Christian Churches of God
[127]
La Théologie de la Divinité des Premiers Temps
Un Examen des Auteurs Patristiques et de Leur
Exposition de Dieu
(Édition
4.0
19950722-1998093-20110104-20110129)
Ce document d’étude examine
les premiers écrits et isole leurs points de vue sur la
Divinité. Il établit incontestablement que les premiers
auteurs chrétiens n'étaient ni Trinitaires ni Binitaires, et
qu’ils ne croyaient pas que Christ existait depuis un passé
infini. Ce document d’étude est utile pour retracer la
déformation graduelle de la théologie vers ce qui est devenu
la structure Trinitaire.
Christian Churches of
God
Courriel:
secretary@ccg.org
(Copyright
©
1995,
1999, 2011
Wade Cox)
(Tr.
2009, 2020, rév. 2020)
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La Théologie de la Divinité des Premiers Temps [127]
L'Ancienneté
du Concept du Dieu Triune ou du Trinitarisme
La principale hypothèse du Christianisme moderne est que Dieu existe sous
la forme de trois entités ou
hypostases. Elles sont configurées variablement comme étant
trois entités en une ou comme étant une en trois, décrites comme
le Père, le Fils et l'Esprit Saint, qu’elles soient décrites ou
non comme étant des
personnes. On affirme que les trois entités forment une Trinité. Pour appuyer cela, on fait alors appel à l’antiquité pour
établir la véracité de cette position théologique. Une autre
hypothèse, quoique moins connue et répandue mais tout aussi
fausse, est que l’Église primitive était Binitaire plutôt que
Trinitaire en ce sens qu’elle considérait et croyait que Christ,
tout en étant subordonné (subalterne), était néanmoins
coéternel. Il y avait ainsi deux vrais Dieux qui existaient côte
à côte, en tant que Père et Fils. C’est ce qui était connu
anciennement comme étant l'Hérésie du Pouvoir Dualiste. Cette
erreur provient du Gnosticisme primitif et des cultes des
Mystères et du Soleil et n'a rien à voir avec l’Église
Apostolique ou primitive. Elle contrevient au témoignage de Jean
(Jean 17:3 et 1Jean 5:20) qui soutient qu'il n’y a qu’Un Unique
Vrai Dieu et que Jésus Christ est Son fils, ainsi qu’aux écrits
de Paul qui soutiennent que seul Dieu est immortel, selon
1Timothée 6:16. La compréhension de Jean, de Paul et des autres
apôtres, est partagée et a aussi été maintenue par les disciples
de Jean et leurs héritiers, comme nous le verrons ci-après.
Ce document d’étude vise à examiner la validité de ces hypothèses
concernant la Divinité à la lumière des enseignements bibliques
que nous avons établis précédemment et de la compréhension des
théologiens des premiers temps. L'affirmation selon laquelle
Dieu est confiné à trois entités, chacune étant coéternelle et
co-égale, ne correspond pas à la compréhension de l'Église
Apostolique, comme nous l’avons vu. On verra aussi que ce
n'était pas la compréhension de l’Église des premiers temps. Le
concept d'une Divinité telle que opérée par trois êtres n'est
pas exclusif au Christianisme mais, en fait, précède de
plusieurs siècles. Il n'y a aucun doute que le
dieu triune se trouve parmi les civilisations les plus
anciennes et que cela est reconnu comme s’étendant à l'Est
jusqu’en Asie. Les concepts reliés au Dieu Triune sont entrés
dans le Christianisme en grande partie par l’intermédiaire des
Grecs et de leur influence sur les Romains. L'étymologie du nom
Jésus est tirée du grec. Jésus est une Hellénisation de Joshua qui
était le nom du Messie. Le mot qui est utilisé dans le Nouveau
Testament pour traduire Joshua est SGD 2424 Ιησους ou
’Iesous. Ce mot est utilisé pour Josué le fils de Nun dans Hébreux 4:8, et pour
Josué (Ιησους
ou
’Iesou) de la lignée de Zorobabel, ancêtre de Christ, dans
Luc 3:29. Le mot est également utilisé pour traduire
Justus dans
Colossiens
4:11.
Le mot grec Iesus semble être
une traduction basée sur le mot celtique
Esus, un dieu parmi un triumvirat de dieux que l’on trouve
parmi les Celtes Hyperboréens (voir
ERE, Vol. 3, p. 278). Les Celtes avaient de plus grandes
affinités avec les latins qu’avec les Teutons (ibid). Le nom
Esus est probablement entré en Grèce par le nord, y apportant le
système religieux Hyperboréen et les Mystères. Le triumvirat est
apparu parmi les Tuatha dé Danann, sous les noms de Brian,
Iuchair et Iucharbar, en tant que les fils de la déesse Danu
(même réf., p. 282). Les Tuatha dé Danann sont devenus associés
aussi à l'Île d'Élysée et de là, les Mystères Élyséens (même
réf., p. 298). Ils sont devenus connus comme étant les hommes des trois dieux (même réf., p. 292).
Ils croyaient en la descente des dieux, plutôt qu’à la création par les
dieux (même réf., p. 298). Les Druides enseignaient que les
Gaules étaient descendants
de Dispater, le dieu de l’Autre Monde
(même réf.,
pp. 298-299).
Esus était le dieu du continent qui est représenté, sur l'autel à Trèves,
en train d’abattre un arbre dans lequel se trouve la tête d'un
taureau et trois grues (représentant la déesse Morrigan,
la reine du cauchemar associée en trinité avec Brigit et
Anu, ibid., p. 286). Reinach affirme que cela réunit les mêmes
concepts que ceux trouvés sur l'autel de Paris (ibid. p. 296).
D'Arbois (R. Cel.,
xix, p. 246) y voit une référence au Tain. Esus est Cuchilainn
en train d’abattre un arbre afin d’intercepter ses ennemis. Le
taureau est le Taureau Brun de Cualnge. Ainsi, Esus est associé
aux Mystères et aux cultes d’abattage de taureaux. On voyait le
taureau et son rival, aussi parmi les Helviens, comme étant les
réincarnations des gens de
Sid (peuple de porc) en ce sens qu'ils avaient une origine
divine (ERE, même
réf., p. 296). Plus tard, le taureau divin est devenu associé au
dieu Medros (idem.). Les Celtes regroupaient en rangées de
trois, les têtes de sacrifices humains, dont ils mangeaient la
chair, par trois à partir des concepts triunes (même réf., p.
300).
La Première
Mention à un Aspect Triple
de Dieu dans le Christianisme
L'affirmation selon laquelle Dieu est une entité comportant deux êtres et
d’un persona, en tant
qu’un esprit ou puissance qui émane soit de l’un ou des deux
êtres est une affirmation Trinitaire postérieure des quatrième,
cinquième, sixième siècles. L'affirmation a été faite en
modification d'un trias
(ci-dessus) original, qui avait été abandonné comme
inadéquat. La cosmologie triune aussi bien que la Trinité,
telles qu’elles sont aujourd’hui comprises, sont toutes deux sans
fondement sur le plan biblique, tout comme l’est le Binitarisme.
Le concept de la trinité peut être défini de deux manières :
1.
"Trois Personnes qui
possèdent de façon égale la nature divine". Ce point de vue est
maintenu considéré comme ayant été l’opinion dominante depuis
les Conciles
de Nicée
et
Constantinople.
2. Le Fils et l'Esprit, comme dérivant du Père qui est la source unique de la Divinité. Ceci était la croyance répandue des Pères Ante-Nicéens et de l'Église en général, jusqu'à ce que le Concile de Nicée ait été convoqué (vers 325 EC)
(voir G. H. Joyce l’Encyc.
Catholique (C.E.)
article ‘Trinité’, Vol. XV, p. 51 où il déclare que "Sous cet aspect, le
Père, comme étant la seule et unique source de tout, peut être
nommé plus grand que le Fils").
La doctrine de la Trinité
repose sur une série de fausses suppositions faites à l’encontre
de la preuve biblique. Les deux principales fausses hypothèses
qui ressortent clairement à partir des citations qui suivent
sont les suivantes :
que les termes qui sont traduits par Dieu sont limités à une, deux ou trois entités ou hypostases ; et
que Christ est Dieu de façon coéternelle et co-égale, de la même manière que Dieu le Père est Dieu.
À partir de l'analyse faite dans l’œuvre
Dieu Révélé, Tome Un,
nous voyons que les hypothèses sont sans appui biblique et sont
même contraires aux Écritures. La deuxième hypothèse ci-dessus
est dérivée du Binitarisme des cultes des Mystères et du soleil.
Examen de la
Co-Égalité et de la Co-Éternalité
Plusieurs auteurs Patristiques ont nié l'égalité du Fils avec le Père. De
même, leur logique nie la co-éternalité. Les passages pertinents
sont les suivants. La structure Binitaire est dérivée à Rome du
culte d’Attis et non du Christianisme.
Justin
Notre enseignant de ces choses est
Jésus Christ, qui est aussi né à cette fin, et qui a été
crucifié sous Ponce Pilate, procureur de la Judée, au temps de
César Tibère ; et que nous Lui rendions raisonnablement un
culte, ayant appris qu'Il est le Fils du vrai Dieu Lui-même, et
Lui accordions la seconde place, et à l'Esprit prophétique la
troisième, nous le prouverons. Car ils proclament que notre
folie consiste en ceci, que nous donnions à un homme crucifié
une seconde place au Dieu immuable et éternel, le Créateur de
tout ; car ils ne discernent pas le mystère qui s’y trouve,
auquel, comme nous vous le démontrons clairement, nous vous
prions d’en tenir compte (Apol., I, xiii).
Et le premier pouvoir après Dieu
le Père et Seigneur de tous est la Parole [λογος ou logos],
qui est aussi le Fils. (Apol., I, xxxii).
Il est donc incorrect de
comprendre que l'Esprit et la puissance de Dieu soient comme autre
chose que la Parole [λογος ou logos],
qui est aussi le premier-né de Dieu.
(Apol., I, xxxiii).
Ainsi, Justin conçoit le Logos comme une émanation de
Dieu qui est capable d'individualisation pour embrasser le
concept de l'Esprit en général et de Christ en particulier. Il
dit cependant :
Mais autant Lui [Dieu] que le Fils
(qui est sorti de Lui et nous a enseigné ces choses, et la
multitude des autres bons anges qui Le suivent et sont faits à
Son image), et l'Esprit prophétique, les connaissant en raison
et en vérité, et déclarant sans réticence à quiconque souhaite
apprendre, comme on nous a enseignés.
Donc,
les anges étaient aussi considérés
comme étant conformes à l'image de Dieu.
Justin identifie clairement Christ comme étant l'Ange de la
Présence au Sinaï qui a donné la Loi à Moïse
(First Apol., Ch. LXIII). Selon les chapitres 13, 16 et 61, Justin ne préconisait pas l'adoration
des Anges (voir également la note 3 de bas de page à l’ouvrage
ANF, Vol. 1, p. 164).
Le terme adoration
est dérivé de ce terme à Apocalypse 3:9 basé sur
proskuneo, à savoir
προσκυνησουσιν
ou
proskunesoosin (Marshall), signifiant
ils se prosterneront
devant les élus de l'Église de Philadelphie. Ainsi, le terme
ne signifie
pas adorer les anges ou Christ, mais
de montrer l’obéissance par la prosternation du corps ;
autrement dit, rendre hommage. Ainsi, les entités en question
reçoivent l’hommage en leur qualité de membres de l'Armée loyale
de Dieu. L'ange a dit à Jean de s'abstenir de le faire, mais
plutôt d’adorer Dieu (Apo. 22:9). Ainsi, les élus adorent
uniquement Dieu. Justin se réfère au fait de
rendre hommage et non pas d’adorer. Cette
erreur s'est étendue en partie à l'Église à Colosse.
L'adoration de l'Église Chrétienne se limite à Dieu et n'inclut
même pas Christ, si ce n’est l'hommage dû en son rôle de
contrôleur et de maître.
Mais de
manière importante, Justin étend le corps pour inclure l'Armée loyale.
Il s’agit donc d’une meilleure approximation de la doctrine
biblique selon laquelle l'Esprit est capable d'individualisation
pour embrasser les élus qui deviendront theoi, comme
Christ en est un des theoi subalternes à son theos,
qui est Dieu le Père. Cependant,
sur le plan biblique, il est le
deuxième theos
le plus élevé, en tant que Grand Prêtre (Souverain
Sacrificateur).
Justin
a
été apparemment parmi l’un des premiers à introduire le culte du
Dimanche
(voir,
From Sabbath to Sunday
(Du Sabbat au Dimanche) de Bacchiocchi, p. 223 et
suiv.), mais il est toujours resté un subordinationiste.
Il avait des croyances antinomianistes particulières quant au
Sabbat
et
son application aux Juifs comme étant une punition particulière.
Ses opinions n'étaient pas soutenues par les Chrétiens à
l'époque, et
Bacchiocchi affirme que l'Église Chrétienne n'a jamais accepté
une thèse aussi fausse (p. 225).
Le fait d’affirmer
que Dieu a établi la circoncision et le Sabbat uniquement à
cause de la méchanceté des Juifs comme une marque de
différenciation [ou signe distinctif], pour les mettre à part
des autres nations et de nous, les Chrétiens, pour que les
Juifs exclusivement puissent souffrir l’adversité (Dial.
16:1, 21:1 ; voir aussi Bacchiocchi, ibid.) rend Dieu coupable
de grossière acception de personnes. Cela est contraire au
sentiment total des confessions de la Réforme.
Malgré cette erreur, son opinion de la Divinité est toujours
subordinationiste.
Cependant,
il présente un raisonnement émanationniste qui semble
accompagner cette approche antinomianiste.
Comme nous l'avons vu, Justin niait cependant toujours la
doctrine de l'Âme et du Ciel,
comme étant non-chrétienne, et provenant des cultes des mystères
(Dial. LXXX).
Irénée était un disciple de Polycarpe formé à Smyrne, un disciple de Jean,
et c’est ce que l’on peut trouver qui se rapproche le plus de
la théologie originale.
Irénée
dit à propos
de Dieu :
Car Il a commandé, et ils ont été créés ; Il a parlé, et ils ont été faits.
À qui donc a-t-Il commandé ? La Parole, sans doute, par laquelle
dit-Il, les cieux ont été établis et toutes leurs puissances par
le souffle de Sa bouche [Ps. 33:6]. (Adv. Haer., III,
viii, 3).
Irénée
soutenait que :
… Il est clairement prouvé que ni les prophètes ni les apôtres n'ont jamais
vraiment appelé un autre Dieu, ou appelé Seigneur, sauf le vrai
et unique Dieu.... Mais les choses établies sont distinctes de
Celui qui les a établies et ce qui a
été fait de Celui qui
les a faites. Car Il est Lui-même incréé, étant sans
commencement ni fin, et manquant de rien. Il est
suffisant à Lui-même et bien plus encore, Il accorde à tous les
autres cette chose même, à savoir l'existence ; mais les choses
qui ont été faites par Lui (ibid.).
Irénée a étendu ici la capacité de devenir Dieu (theos ou elohim) au Logos,
ici distinct des autres choses établies (ibid.). Il avait déjà
établi la position de Dieu et du Fils, ainsi que celle de ceux
de l'adoption comme theoi
ou elohim, et de tous les fils de Dieu dans le Chapitre vi, du Livre
III.
Donc, ni le Seigneur, ni l'Esprit Saint, ni les apôtres, n'ont jamais appelé
Dieu, de façon définitive et absolue, celui qui n'était pas
Dieu, à moins qu'il ne soit vraiment Dieu ; et ils n'auraient
pas non plus appelé personne en sa propre personne, Seigneur,
sauf Dieu le Père qui règne sur tout, et Son Fils qui a reçu de
Son Père la domination sur toute la création, comme le dit ce
passage: Le Seigneur a dit à mon Seigneur,
Assieds-toi à ma droite,
Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied
[Ps. 110:1]. Ici [l’Écriture] représente le Père s'adressant au
Fils ; Celui qui lui a donné l’héritage des païens, et lui a
soumis tous Ses ennemis...
Irénée a continué en déclarant que l'Esprit Saint a appelé Seigneur autant
le Père que le Fils ici. Il a affirmé que c'était Christ qui a
parlé avec Abraham avant la destruction de Sodome et qui avait
reçu le pouvoir [de Dieu] de juger les Sodomites pour leur
méchanceté. Et ce [texte qui suit]
… déclare vraiment la même vérité : "‘Ton trône, O
Dieu’ est pour toujours et à jamais ; le sceptre de ton royaume
est un sceptre juste. Tu as aimé la justice et détesté
l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, Ton Dieu t'a oint" [Ps. 45:6].
Car l'Esprit les désigne tous les deux par le nom de Dieu [theos
ou elohim] - autant Celui qui est oint comme Fils que Celui qui
oint, c'est-à-dire le Père. Et de nouveau : "Dieu se tenait dans
la congrégation des dieux, il juge parmi les dieux" [Ps. 82:1].
Il se réfère [ici] au Père et au Fils et à ceux qui ont reçu
l'adoption ; mais ceux-ci sont les membres de l'Église car elle
est la synagogue de Dieu, que Dieu – c'est-à-dire le Fils
Lui-même - a réunis par Celui même de qui Il parle de nouveau :
"Le Dieu des dieux, le Seigneur a parlé et a appelé la terre"
[Ps. 50:1]. Qui est signifié par Dieu ? Celui de qui Il a dit,
"Dieu viendra manifestement, notre Dieu, et Il ne gardera pas le
silence" [Ps. 50:3] ; c'est-à-dire le Fils qui a été manifesté
aux hommes et qui a dit, "je me suis laissé trouver par ceux qui
ne me cherchaient pas" [Esaïe. 65:1]. Mais de quels dieux
[parle-t-il] ? [De ceux] à qui Il a dit, "j'ai dit, Vous êtes
des dieux et tous les fils du Très Haut" [Ps. 82:6]. À ceux-là,
sans doute, qui ont reçu la grâce de "l'adoption, par laquelle
nous crions Abba Père" [Rom. 8:15] (Against Heresies
(Contre Hérésies), L. III, ch. vi, ANF, Vol. I, p.
418-419).
Il ne fait aucun doute qu'Irénée avait une vue subordinationiste
de la Divinité et qu'il étendait le terme
Dieu (comme theoi
ou elohim) pour inclure le Fils et ceux de l'adoption
également. Nous savons sans aucun doute que le Conseil des Fils de Dieu était les
elohim (cf. aussi Job 1:6 ; 2:1 ; 38:4,7 ; les Psaumes et Apoc.
4 et 5). Ainsi, l’adoption, par définition, devait inclure
l’armée loyale aussi (voir ci-dessous).
Il semble indiquer ici que Christ a rassemblé les
élus, alors que nous savons d'après les Écritures que c'est Dieu
qui donne les élus à Christ afin qu'ils soient rassemblés (Jean
17:11-12 ; Hébreux 2:13 ; 9:15).
L'utilisation exclusive du terme aux élus physiques peut être
incorrecte compte tenu de l'application d'Irénée dans ce cas.
L'Armée loyale est aussi incluse dans le conseil selon la
compréhension
d'Apocalypse 4 et 5. De ce fait, l'Armée loyale est
aussi l'Ecclesia de Dieu. Il ne fait aucun doute que le terme elohim ou theoi a été vu
comme s'étendant à l'Église et que c'était la compréhension de
l'Église du premier siècle, autant de Jean que de Polycarpe, qui
a enseigné à Irénée, et jusqu’au deuxième siècle et aux siècles
suivants.
Il est clair
qu’Irénée a soutenu
que seul Dieu
le Père était
le vrai Dieu
de la
Bible et
qu'Il a été
le créateur de tous
les autres.
Dans le Livre V, chapitre 25, nous lisons dans la section 2 :
2. En outre, il (l'apôtre) a aussi souligné ce que j'ai
montré à de nombreuses reprises, à savoir que le temple de
Jérusalem a été construit sous la direction du
vrai Dieu. Car l'apôtre lui-même, parlant en sa propre
personne, l’a distinctement appelé le temple de
Dieu. Or, j'ai montré dans le troisième livre que
personne n'est appelé Dieu par les apôtres lorsqu'ils parlent
pour eux-mêmes, si ce n’est Celui qui est Dieu véritable, le
Père de notre Seigneur, par qui les directions du temple,
lequel temple est à
Jérusalem a été construit pour ces buts que j'ai déjà mentionnés
; dans lequel [temple] l'ennemi sera assis, s’efforçant de se
montrer comme Christ, comme aussi le Seigneur le déclare : Mais
quand vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé
Daniel le prophète, se tenant
dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne), alors que ceux
qui sont dans la Judée fuient
dans les montagnes ; Et celui qui est sur le toit, ne descende
pas pour prendre quoi que ce soit de sa maison : car il y aura
alors une grande détresse, telle qu’il n'y en a pas eu depuis le
début du monde jusqu'à présent,
ni n’y en aura-t-il jamais plus.
Il est hors de doute
que l’église primitive a été
subordinationiste et
que les personnes formées
à Smyrne sous
les apôtres et celles comme
Polycarpe étaient des
Unitariens bibliques
et ont soutenu que
seul le Père
était l’Unique Vrai
Dieu et
qu’à tous
les autres, Christ
inclus, la vie
éternelle leur a été
accordée de la part du
Père.
Irénée
a parlé contre
le Binitarisme
nouvellement fusionné
des cultes du Soleil
à Rome et a
identifié leurs
doctrines Binitaires
comme une hérésie et
leur système a
ensuite développé pleinement le
Trinitarisme du Dieu
Triune. C'est
la doctrine
de l'Antichrist, et
sa structure correcte
est vue à
partir d’Irénée.
Cette doctrine a
pénétré les églises
de Dieu
à la fin
du XXe siècle
à partir des États-Unis.
Irénée,
Ch. 16:8 (ANF,
Vol. 1,
note de bas de page
443).
Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu : tout esprit qui
confesse Jésus-Christ
venu en chair est
de Dieu, et
tout esprit qui
sépare Jésus
Christ n'est pas
de Dieu
mais est de
l'Antichrist.
Socrate
l'Historien dit
(VII, 32,
p. 381) que le
passage avait été
corrompu par ceux
qui voulaient séparer
l'humanité de Jésus
Christ de sa divinité.
Clément d'Alexandrie dit de la même manière :
Car le Fils est la puissance de Dieu, comme étant la
Parole la plus ancienne du Père avant la création de toutes
choses, et Sa Sagesse. Il est alors correctement appelé à juste
titre l'Enseignant (Maître) des êtres qui ont été formés par Lui
(Dieu).
Or, l'énergie
du Seigneur fait référence au Tout-puissant ; et le Fils est,
pour ainsi dire, une énergie du Père. ("Strom".,
VII, ii, P.G., IX, 410)
Clément, cependant, comprenait que le destin des élus était de devenir des
dieux. En parlant de
gnosis qu’il soutenait, il disait que cela pouvait être
atteint par l'homme dans une certaine mesure pendant son séjour
sur la terre :
Mais il atteint son apogée après la mort du corps, quand l'âme du [gnoostikos]
est autorisée à retourner vers son lieu d’origine où, après être
devenu un dieu, il peut jouir, dans un repos complet et
perpétuel, dans la contemplation 'face à face' de la plus haute
divinité, avec les autres [theoi] (Clement of Alexandria A
Study In Christian Platonism and Gnosticism de S. R. C.
Lilla, Oxford, 1971, p. 142).
Nous voyons donc ici la combinaison du grec gnosis avec la doctrine
primitive selon laquelle nous deviendrions des theoi ou
elohim. Rien ne suggérait que Christ ou les autres
theoi étaient égaux à cette plus haute divinité.
Hippolyte dit et ce, de façon très importante :
Maintenant, personne n'est
ignorant que Noetus affirme que le Fils et le Père sont
les mêmes. Mais il fait sa déclaration ainsi : "En effet, alors,
le Père n’était pas né, Il était encore justement appelé
le Père ; et quand il Lui a plu de se générer, ayant été
engendré, Il est Lui-même devenu Son propre Fils, non celui d'un
autre". Car, de cette manière, il pense établir la souveraineté
de Dieu,
alléguant que le Père et le Fils, ainsi appelés, sont une
seule et même (substance), non pas un individu produit à partir
d'un autre différent, mais Lui-même de Lui-même ; et qu'Il est
appelé par le nom de Père et de Fils, selon la vicissitude du
temps. (Hippolyte répète cette opinion dans son résumé, Livre
X.) (Con. Noet, n. 14, "The Refutation of All Heresies",
Livre IX, Ch. V, ANF, Vol. V, pp. 127-128) ;
Le premier et seul (Unique Dieu),
Créateur et Seigneur de tous,
n'avait rien de
contemporain qui existait avec Lui,...
Mais Il était Unique, seul en Lui-même. Par un exercice de Sa
volonté, Il a créé les choses qui sont, qui n'avaient
antérieurement aucune existence, sauf qu'Il a voulu les créer.
Car Il est entièrement conscient de ce qui est sur le point
d'avoir lieu, puisque la prescience est aussi présente en lui. (Hippolytus,
ibid., X, XXVIII, p. 150).
Donc cette Déité solitaire et
suprême, par un exercice de réflexion, a d'abord amené à
l’existence le Logos; non pas la parole dans le sens d'être
articulé par la voix, mais comme un raisonnement de l'univers,
conçu et résidant dans l'esprit divin. Lui seul a produit à
partir de choses qui existaient ; car le Père Lui-même
constituait l'existence, et l'être né de Lui était la cause de
toutes les choses qui sont produites. Le Logos était dans le
Père Même, portant la volonté de Son géniteur, en étant familier
avec l'esprit du Père.
Car simultanément avec Sa
procession de Son géniteur, dans la mesure qu'Il est le
premier-né de ce Géniteur, Il a comme une voix en
Lui-même, les idées conçues par le Père. Et c’est ainsi que
quand le Père a commandé au monde de venir à l'existence, le
Logos a complété un à un chaque objet de la création, faisant
ainsi plaisir à Dieu (Hippolytus, ibid., X, XXIX).
Christ, veut-il dire, la sagesse
et la puissance de Dieu le Père, a construit Sa maison... (Fragment
sur Proverbe 9:1, ANF, Vol. V, p. 175)
C'est avec cet auteur que nous
voyons d’abord développée l'erreur selon laquelle Christ était la
seule émanation du Père et que les autres éléments de l'Armée
céleste sont des créations du Fils et qu'ils ne partagent ou ne
participent pas de ce fait à la nature divine, comme le fait le
Fils. Il s’agit là de l'erreur fondamentale sur laquelle la
doctrine de la Trinité a commencé à être construite. Les elohim,
comme il a été démontré à partir du contexte biblique, sont une
Armée multiple de laquelle l'Agneau est le Grand Prêtre
(Souverain Sacrificateur), mais il est l'un d'entre eux, en tant
que camarade ou compagnon, même si toute la structure
hiérarchique a été créée par lui ou en lui et pour lui
(Colossiens 1:15). Les saints deviennent également les
compagnons de Christ, d'après Hébreux 3:14 et, par conséquent,
frères de l'Armée (Apoc. 12:10) et cohéritiers avec Christ
(Romains 8:17).
Les cieux, toutes les choses mentionnées comme ayant
été créées par le Fils, sont les structures spirituelles et
physiques. C'est l'intention des références à Jean 1:3
concernant la création et à 1Corinthiens 8:6 concernant
l'univers (τα παντα ou
ta panta) et aux
humains.
Colossiens 1:15-17 alloue spécifiquement la création de toutes les choses
visibles et invisibles. La création des trônes ou des
seigneuries ou des dominations ou des autorités, à travers lui
et pour lui, ne peut pas se référer au Conseil des Elohim.
La création par Christ des seigneuries [autorités] (κυριοτητες
ou
kuriotetes) n'a pas rapport aux entités.
Si c'était le cas, cela impliquerait alors la création
de Dieu qui est le kurios suprême. Nous avons donc
affaire aux pouvoirs et non aux Êtres
– à
savoir les trônes et la structure des cieux et leur
gouvernement.
Éphésiens 1:22 et 3:9 montrent que c'est Dieu qui a
créé toutes choses et les a placées sous les pieds de Christ et
l'a fait chef de toutes choses pour l'Église. Cela a été fait
afin que les chefs et les autorités dans les cieux comprennent,
par l’intermédiaire de l'Église, la sagesse diversifiée de Dieu.
Ces choses ont été faites pour démontrer que Dieu a grandement
élevé (exalté) Christ (Phil. 2:10), ce que logiquement il n’a
pas pu être toujours. Cependant, Dieu a utilisé Christ comme le
leader (chef) et l'instrument principal de la création des âges
(Héb. 11:3). Le monde a été créé à travers Christ (Héb. 1:2) qui
reflète la gloire de Dieu et porte l’empreinte même de Sa nature
(Héb. 1:3). Hébreux 2:10 fait référence à toutes les choses
(τα παντα ou ta panta) qui constituent l'univers.
Hébreux 2:11 déclare que
Celui
qui sanctifie et ceux qui
sont sanctifiés sont tous issus d’un seul ou ont tous une seule
origine
(ενος
παντες
ou
enos pantes). Hébreux 11:3 déclare apparemment que le monde a été
créé par une parole
de Dieu (ρηματι θεου
ou
pneumati theou) (voir Marshall). Le
Logos n’est pas identifié comme étant impliqué et plus
particulièrement le mot traduit par créé est identifié par Marshall comme ayant le sens de
ajusté (κατηρτισθαι
ou
katertisthia). Ce n’est pas le monde qui est
ajusté, mais plutôt les
âges (αιωνας ou
aionas).
Ainsi, les âges ont été
ajustés par une parole de Dieu de sorte que ce qu’on peut voir a
été fait à partir de choses qui ne sont pas apparentes. Ceci
est un concept de création par ajustement de l'équation
espace/temps, qui n'a pas encore été abordée. Romains 11:36 fait
référence à Dieu comme étant la source et l'objet de toutes
choses, et non
Christ.
Le reste des elohim qui est mentionné dans la Bible ont une autorité
subordonnée (subalterne) mais composite avec Christ. Ils ont la
domination sur la structure céleste. Ces elohim composites (sous
Jésus Christ) ont créé conformément à la volonté de Dieu. L’un
d'entre eux, le chérubin protecteur, nommé Satan, ainsi que ceux
qui sont subalternes à lui, ont créé contre la volonté de
Dieu, dans la rébellion (voir
La Création : De la Théologie Anthropomorphique à
l’Anthropologie Théomorphique (No. B5)). C'est
une absurdité logique de suggérer que Christ puisse être créé
comme étant infaillible, alors que les autres membres de l'Armée
ont reçu le libre arbitre, de sorte qu’ils pouvaient choisir
d’obéir ou de pécher. Le succès de Christ provient de son
obéissance et non de son infaillibilité. Son succès était connu
grâce à la prescience de Dieu. La domination lui est donnée en
vertu de son obéissance et de sa foi. La domination sur la
création céleste et de là, la puissance du Christ et de l'Armée
dans la création, doit être étendue à l'humanité après la
Deuxième Résurrection, selon Deutéronome 4:19.
L’article intitulé ‘Trinity, Holy’ de la
New Catholic Encyclopedia
(N.C.E.)
(Nouvelle Encyclopédie Catholique),
Vol. XIV,
McGraw Hill, New York, 1967, p. 296 fait
l'affirmation la plus extraordinaire concernant la doctrine
d’Hippolyte.
Hippolyte, dans sa réfutation adressée à Noetus (10) et
de l'identification exagérée du Christ avec le Père, insiste sur
le fait que Dieu était multiple dès le commencement.
Cela est tout simplement faux, par une comparaison du texte réel
d’Hippolyte (C. Noetus 10)
ci-dessus. C’est ce qu’affirme la même autorité :
Tertullien, combattant contre cette même attitude (Adv.
Prax. 5), a fait tout sauf personnaliser explicitement cette
multiplicité éternelle. La Parole se distingue et est une entité
autre que le Père, bien qu’elle soit toujours à l’intérieure de
la Divinité, de la même manière suggérée par la réflexion
humaine, tout comme le discours interne (la pensée) peut être,
dans un sens, une autre entité distincte, une deuxième entité en
complément à soi-même, bien qu’elle soit encore à l’intérieure
de cette même personne.
Cette forme utilise la même logique que le Noétisme et le Sabellianisme,
et est sérieusement incohérente.
Tertullien affirme dans sa lettre Contre
Praxéas
que :
Ce seul et unique Dieu a aussi un Fils, Sa Parole, qui
est issu de Lui, par qui toutes choses ont été faites... Tous
sont issus d'un seul, par l'unicité (c’est-à-dire) de substance
; tandis que le mystère de la dispensation est toujours gardé,
qui distribue l'Unicité en une Trinité, plaçant dans leur ordre
les trois Personnes -
le Père, le Fils et le Saint [Esprit]. Toutefois, il y en a
trois, non en condition mais plutôt en degré ; non en substance
mais plutôt en forme ; non en pouvoir mais plutôt en aspect.
Quoique d'une même substance, et d'une seule condition et d'un
même pouvoir, dans la
mesure où Il est le Dieu Unique, à partir duquel ces degrés,
formes et aspects sont comptés, sous le nom du Père et du Fils
et du Saint [Esprit] ... (II) ;
Tertullien dit aussi que le Père a ressuscité le Fils d’entre les morts
(II). Ainsi, Tertullien fait d’importantes distinctions dans
l’interrelation des trois entités qui sont des aspects de
l'opération de Dieu en degré. Le Fils et l'Esprit sont des
processions du Père et des aspects subordonnés de Sa
manifestation. Tertullien a attribué à la Trinité un ordre et
une distribution numériques (III). Il affirmait aussi que la
Monarchie de Dieu venait du Père (III), mais qu’elle appartenait
également au Fils, étant détenue par les deux (III) et étant
remise au Fils par le Père (IV).
Tertullien affirmait que l'Esprit Saint procédait du Père, à travers le
Fils. Tertullien affirme (IV) que le Père et le Fils sont deux
personnes distinctes. Ainsi, on peut affirmer que le vrai
Dithéisme (appelé aussi Binitarisme) a commencé par Tertullien
(cf. Ps. 45:6-7).
Celui qui a soumis (toutes choses) et Celui à qui elles
ont été soumises - doivent nécessairement être deux Êtres
différents.
Cependant, Tertullien dit au Chapitre V qu'avant toutes choses, Dieu était
seul.
Car avant toutes choses, Dieu était seul - l'univers et
l'espace et toutes choses étant en Lui et pour Lui. De plus, Il
était seul, parce qu'il n'y avait rien d'externe à Lui, sauf
Lui-même.
Le fait qu'Il possédait la raison
l'a rendu, en réalité, non unique, et Tertullien affirme que
cette faculté de raison,
nommée par les Grecs logos,
était la faculté même, dès le commencement, qui plus
correctement était la raison plutôt que la parole,
car il avait la raison, mais ne parlait point. Ainsi, Tertullien
fait la distinction que Christ est la raison de Dieu et que
cette raison doit avoir été dès le commencement instanciée dans
l'essence divine. L'argument est ouvert à diverses objections.
La première erreur consiste en ce que Christ était l'aspect
entier de la Parole et de la Sagesse et non seulement une
manifestation de ces aspects. Il était donc le Logos, faisant
partie du Logon (suite à une distinction accusative/nominative
comme nous l’avons noté dans l’œuvre
Dieu Révélé, Tome Un).
Le logos qui est apparu à l'homme était Christ. Si Christ était
avec Dieu avant le commencement, comme le déclare Tertullien qui
affirme que Dieu avait la raison
avant même le commencement, alors Christ serait un attribut
de Dieu, qui serait capable de distribution, mais qui est
incapable d’isolement, de se distinguer en une unique entité.
C’est absurde de suggérer que si Christ était en dehors de Dieu,
cela rendrait Dieu sans raison ni sagesse et de là, pas Dieu.
Christ a été le commencement de la création de Dieu (Apoc. 3:14). Nous
identifions donc le commencement, tel que cela a été compris par
les premiers théologiens, comme le début de la création, ce qui
a commencé le temps. Tertullien affirme que seul Dieu existait
avant le commencement, en sa perpétuité constante (V), distinct
du Fils et plus grand que le Fils (IX) qui est à la fois
Parole aussi bien que
Sagesse (VI). Dieu
n'est devenu Père qu’après
la création de la Parole (VII) pour effectuer la création (Adv.
Hermog. 3). Dieu
le Père s’était donc tenu en dehors du temps et tous les autres
êtres ne l’ont pas fait. Lui Seul est le Dieu Suprême.
La N.C.E. (Nouvelle
Encyclopédie Catholique)
déclare que
Au milieu du IIIe siècle, comme on peut le voir reflété
dans le traité de Novatien
De Trintate, l'Église Romaine, initialement indifférente de
cet accent sur l’altérité et la pluralité, en était venue à
incorporer les idées principales de Tertullien. De plus,
Novatien insiste (ch. 31) très franchement sur l'éternité
explicite, sans équivoque du père et de la filiation dans la
Divinité.
(Op. cit., p. 297)
Comme nous pouvons le voir ci-dessus, les enseignements postérieurs, tout
en intégrant certains des sentiments de Tertullien, se sont
basés sur le concept de co-éternalité de Novatien en opposition
aux paroles expresses de Tertullien. Ainsi, le dogme était une
fabrication hybride par l’Église du IIIe siècle. Ce n'était pas
basé sur le récit biblique, mais plutôt, sur une théologie
erronée et défectueuse qui était alors en train de se développer
graduellement. Les commentaires ci-dessus indiquent que les
autorités sont inexactement citées, changeant ou inversant
complètement le sens des textes, ce qui semble indiquer des
lectures sélectives.
L'école orientale, centrée à Alexandrie et qui écrivait aux alentours de l’époque de
Hippolyte et de Tertullien, en commençant avec Clément
(ci-dessus), avait incorporé l'enseignement que le Fils était
une génération du Père. Mais Clément était subordinationiste,
comme l’étaient tous les premiers théologiens. Le successeur de
Clément a été Origène.
Origène est clairement
subordinationiste
:
Nous déclarons que le Fils n'est point plus puissant que
le Père, mais plutôt, est inférieur à Lui. Et nous fondons cette
croyance sur la parole de Jésus Lui-même : 'le Père qui m'a
envoyé est plus grand que moi.' (Con.
Cels., VIII,
xv)
Nous savons donc qu'Il est le Fils de Dieu, et que Dieu
est Son Père. Et il n'y a rien d'extravagant ou inconvenant, ou
d’indigne contre la personne de Dieu, dans la doctrine selon
laquelle Il aurait engendré un tel Fils unique ; et personne ne
nous persuadera que celui-là n'est pas un Fils du Dieu et Père
non engendré. Si Celsus a entendu quelque chose de la part de
certaines personnes affirmant que le Fils de Dieu n’est pas le
Fils du Créateur de l'univers, cela est une question qui reste à
régler entre lui et les partisans d'un tel avis. (Con.
Cels., VIII,
xiv)
Origène en tant que successeur
de Clément à l'École
Alexandrine
:
imaginait l'univers selon les lignes Néo-platoniciennes
d’extrapolation hiérarchique. À l'apex totalement supérieur, il
y a Dieu le Père (de Princ.
1.1.6), seule source sans source ou, pour utiliser le terme
préféré d'Origène (par exemple,
In Ioan. 2.10.75), non généré (�(X<<0J@H ou agennetos).
Mais (De Princ.
1.2.3) le Père a de toute éternité généré un Fils et (In
Ioan. 2.10. 75) par l’entremise de son Fils, la Parole, il a
amené à l’existence l'Esprit Saint. Les trois, affirme Origène
dans le même passage, sont trois individus distincts [de là, des
personnes] ou *hypostases [cf.
In Ioh. 2,10,75]. D'autre part (Frag.
en Hébr.), avec une référence explicite ici au Père et au
Fils, ils partagent ensemble une 'communauté de substance', car
le Fils, ajoute-t-il un moment plus tard, est 'de la même
substance' [*homoousios
Ï:@@bF4@H] que le
Père. (N.C.E., p.297).
J. N. D. Kelly (Early
Christian Doctrines)
(Doctrines Chrétiennes des
Premiers Temps) dit de la théorie des
Hypostases d'Origène que :
Cette affirmation selon laquelle chacun des Trois est une
hypostase distincte depuis toute éternité, et non pas seulement
(comme pour Tertullien et Hippolyte) comme cela se manifeste
dans 'l'économie', est l’une des principales caractéristiques de
sa doctrine, et découle directement de cette idée, à savoir, la
génération éternelle. Les mots Hupostasis et ousia
étaient à l'origine des synonymes, le premier étant Stoïque et
le dernier Platonique, signifiant l'existence réelle ou essence,
ce qui est une chose est ; mais tandis que
hupostasis conserve cette connotation chez Origène [par
exemple In Ioh
20,22,182f.; 32,16,192f.], il lui donne plus fréquemment le sens
de subsistance individuelle, et donc l'existence individuelle.
L'erreur du Modalisme, affirme-t-il [idem. 10,37,246 : comparer
ib. 2.2.16 ; In Mat.
17,14.], réside dans le traitement des Trois comme étant
numériquement indissociables
(:¬
*4"NXD,4< Jè �D42:è
ou me diapherin
to ariethmo), séparables seulement en
pensée, 'un non seulement en essence mais aussi en subsistance'
... (p. 129)
À partir de l’œuvre De Orat.
15,1 ; C. Cels. 8,12,
Origène considère que le véritable enseignement est que le Fils
"est, en subsistance, un autre être que le Père". Le Père et le
Fils sont "deux choses en ce qui concerne Leurs Personnes, mais
une seule dans l’unanimité, l’harmonie et l'identité de volonté"
(voir aussi Kelly, même réf.). Kelly dit que :
Ainsi, quoique vraiment distincts, les Trois sont, d'un
autre point de vue, un seul ; comme il l’exprime lui-même [Dial. Heracl. 2], 'nous n'avons pas peur de parler, dans un sens de
deux Dieux, et dans un autre sens d'un seul Dieu' (ibid.).
Origène considérait ainsi le Père comme étant théologiquement antérieur au
Fils et que le Fils était un produit du Père. Il croit que
l'unicité est une unicité morale plutôt qu’un Modalisme présumé
et incohérent. Origène compare le mariage de l'homme et la
femme, devenant une seule chair, comme étant un symbole de cette
unité et il assimile aussi la relation humaine des élus avec
Christ à celle d'un seul esprit. Ainsi, sur un plan plus élevé
encore, le Père et le Fils, bien que distincts, sont un seul
Dieu. Kelly soutient que, bien qu’Origène semble parler du
Christ en tant qu’une créature, c'est comme une concession
consciente de Proverbes 8:22 et Colossiens 1:15 et qu’il ne faut
pas insister sur ce point. Il participe à la nature divine en
étant uni à la nature du Père (In
Ioh. 2,2,16; 2,10,76; 19,2,6).
Kelly
déclare que :
Il faut, cependant, être prudent et veiller à ne pas
attribuer à Origène une quelconque doctrine de
consubstantiabilité entre le Père et le Fils.
L'union du Père et du Fils d'Origène est une union d’amour, de volonté et
d'action (Kelly, en faisant abstraction des textes survivants
dans la traduction latine blanchie de Rufin, ibid., p. 130).
Origène déclare, en parlant au sujet de l'Esprit Saint (Frag.
in Hebr. PG 14, 1308) :
Il fournit à ceux qui, à cause de Lui et leur
participation en Lui, sont appelés sanctifiés avec la matière,
si je puis me permettre de le décrire ainsi, de leurs grâces.
Cette même matière de grâces est effectuée par Dieu, est
administrée par Christ et réalise la subsistance individuelle (ßN,FJfF0H ou huphestoses),
en tant que l'Esprit Saint. (Voir aussi
Kelly,
même réf.).
Kelly (pp. 130-131) considère à partir de ce point-là que le fondement
ultime de l'être, à savoir de l'Esprit Saint, est le Père, mais
que cela est obtenu par médiation à l'Esprit par le Fils, dont
l'Esprit aussi tire tous ses attributs (cf. ibid., 2,10,76).
Les trois sont éternellement et réellement distincts, mais ils ne
constituent pas une Triade d'êtres disparates. L'erreur réside
dans la conclusion que le Fils imprègne l'Esprit de tous ses
attributs plutôt que d'être son contrôleur dans les élus. La co-éternalité
est logiquement compromise. L'incapacité de comprendre la nature
de l'Esprit dans le contrôle
monothéiste
des élus est ici l'erreur fondamentale.
L’émanationisme Platonicien dictait que la structure est descendue dans
ces formes-là à partir du Père et que l'Esprit est devenu la
troisième forme plutôt que l'agent animateur et le moyen par
lequel Christ est devenu un avec Dieu. Par l’entremise de
l’Esprit, l'humanité pouvait devenir un de la même manière que
Christ l’était, mais sur une base conditionnelle, ce que les
Grecs semblent avoir rejeté. L'intrusion du néo-Platonisme dans
le Christianisme est très répandue (voir le
Mysticisme). L'incapacité de comprendre la distinction faite par Origène ci-dessus a
préparé le terrain ou la voie pour le Concile de Nicée quelque
100 ans plus tard. L’unicité de la substance était l'unicité
conférée par la substance, à savoir l'Esprit Saint, qui était
en soi un attribut de Dieu. Origène soutenait que seul le Père
est Dieu de Lui-même
("ÛJ`2,@H
ou
autotheos) ; (In
Ioan.
2.2.17);
et dans l'esprit d'Origène (C. Cels. 5.39), les Chrétiens se réfèrent à juste titre au Fils
comme étant une déité 'secondaire' (deuteros)
(N.C.E., même réf.).
La postulation d'Origène sur la création éternelle niait le concept de
co-éternité du Christ. Augustin a affirmé plus tard que le temps
a commencé avec le mouvement des anges. Le concept est, plus
correctement : le temps a commencé avec la création des
elohim. Seul Dieu le Père ou
Eloah existait en
dehors du temps dans Sa perpétuité constante. Ainsi, Lui seul
était omniscient et Christ était un deuxième, soit
deuteros theos. Le concept, que l'Esprit Saint est acheminé
à travers Christ, a conduit à la conclusion inexacte que Christ
a ainsi créé l'Esprit Saint. De ce qui précède ci-dessus,
l'Esprit Saint provient du Père seul. L'Esprit est donné à
l'entité subalterne et procède à travers l’elohim subalterne jusqu’aux Fils de Dieu. Ce système existait
déjà dans l'Armée angélique avant la création de l'espèce
humaine. Il y avait une multitude de Fils de Dieu, dont Satan
(Job 1:6), qui était sous l’autorité de leurs Étoiles du Matin à
la création de la terre (Job 38:7). La question qui a alors
surgi et qui a pris de l’importante au milieu du troisième
siècle était de savoir si le subordinationisme en était un
d'ordre d’être ou un ordre de procession. Les Grecs ont repris
le schéma d'Origène dans la deuxième moitié du IIIe siècle.
Certains, comme Theognost de l'école catéchiste à Alexandrie,
ont mis l’accent sur la parenté du Fils avec le Père. Cependant,
le Fils était considéré comme étant une créature dont ses
activités étant restreintes aux êtres rationnels. Il a aussi
déclaré que sa substance ou ousia (en utilisant le terme Platonicien plutôt que
hypostase) était dérivée de la substance du Père (voir Kelly
Early Church
Doctrines, p. 133). D'autres encore ont
souligné sa croyance
subordinationiste.
Le disciple d'Origène
Dionysius, Pape d'Alexandrie, en raison d'une flambée de Sabellianisme dans la
Pentapole Libyenne durant la fin des années 50 du IIIe siècle, a
écrit une œuvre pour réfuter le Modalisme. Il a avancé au
premier plan la distinction personnelle entre le Père et le
Fils. Les Sabelliens avaient en leur possession une de ses
lettres adressées aux évêques Ammonius et Euphranor mettant en
évidence cet aspect, que Kelly (p. 134) allègue comme étant
indiscrète.
Dionysius, le Pape de Rome, a écrit à
Dionysius, le Pape d'Alexandrie, (Pape
était le titre habituel des Évêques éminents, particulièrement
celui d'Alexandrie et ce, depuis l’époque de Heraclus c. 233-249
(Eusèbe,
Histoire Ecclésiastique, vii, 7,4)), exigeant de sa part une assurance que les insistances de la
croyance d’Origène, c’est-à-dire, celle sur les trois hypostases
ou trois entités individuelles, ne signifiaient point la
séparation ni ne compromettaient-elles la co-éternité (apud.
Athan., de decr.
Nic.
syn. 26). Alexandrie a consenti, dans une certaine mesure, dans
sa réponse (apud. Atan., De sent. Dion. 14-18). Les Sabelliens se sont plaints que les
partisans d'Origène étaient en train de créer une division
brutale, qui allait jusqu’à une séparation entre le Père et le
Fils. Ceci a été opposé et limité par les partisans de Novatien
à Rome, qui ont influencé l'Évêque
Dionysius, le Pape. Athanase a essayé (De
sent. Dion. 4) de blanchir
Dionysius d'Alexandrie un siècle plus
tard mais Basile (Ep.
9.2) affirmait qu'il avait adopté l’extrême opposé dans son zèle
anti-Sabellien.
Pourquoi la question de la position du Christ par rapport à Dieu,
était-elle d'une telle importance, alors qu’elle ne repose sur
aucun fondement biblique ? Pourquoi est-elle devenue importante
seulement durant le milieu du IIIe siècle ? La réponse réside
dans les cultes des mystères et du soleil.
On a vu, à partir du
développement précédent et ci-dessus, que la Bible et les
premiers théologiens de l'Église étaient des subordinationistes
et Unitariens. Dieu le Père était le Dieu et le Père du Messie
qui était le premier-né d’entre plusieurs frères (Rom. 8:29).
L'Esprit Saint est le mécanisme par lequel tous les Fils de
Dieu, les anges inclus, atteignent cette position, à savoir,
l'union ou d’unité avec Dieu. Christ n’en était qu’un parmi une
multitude de Fils de Dieu spirituels, mais il était le seul
(monogenes) (Fils de)
Dieu né (d’où monogenes theos) ;
il était le premier à être engendré
(prototokos) parmi l'Armée céleste, en tant que grand prêtre
(souverain sacrificateur) des elohim. Cette compréhension a
commencé à se perdre à cause du syncrétisme de l’Église des
premiers temps. Les cultes des mystères ont eu une influence, un
effet sur la théologie et le rituel de l’Église des premiers
temps. Cette position est développée dans l’ouvrage le
Mysticisme).
Bacchiocchi (loc. cit.) a
retracé l’influence des cultes du soleil sur la transition du
Sabbat vers le culte du dimanche et l'introduction des festivals
païens, tels que Noël et Easter/Pâques païenne. Noël n’est pas
entré dans le Christianisme avant 475 en Syrie. La Pâques
[païenne] est entrée dans le Christianisme à Rome en l’an 154
sous Anicetus et le schisme a été créé en l’an 192 EC sous
Victor. La transition à partir de la Fête des Pains Sans Levain
et de la Pâque vers le festival païen d’Easter/Pâques est
devenue très répandue. Des convertis au Christianisme, venant
des cultes des Mystères/soleil, ont augmenté la pression pour la
syncrétisation et l’abolition de la caractéristique judaïque de
la loi et des fêtes (voir Bacchiocchi, op. cit.) qui étaient
basés sur le calendrier lunaire et non solaire. Cette infusion
syncrétique s’est développée et a atteint son apogée au Concile
de Nicée. La cosmologie biblique était basée sur l’unique
autorité et supérieure d'Eloah. Cela avait de graves
implications ou conséquences quant à la nature inviolable de la
loi. Le remaniement ou l’altération du système ne pouvait être
logiquement validé que si un processus pouvait être établi qui
élèverait Christ à une égalité avec Dieu, donnant ainsi
l'autorité à l'Église d’exercer une telle autorité qui pouvait
être interprétée comme étant conférée à l'Église.
Les premières attaques sur la
loi ont porté sur la question de la Pâque et du Sabbat
hebdomadaire. L'établissement du dimanche, en tant que jour de
culte obligatoire, a commencé avec le Concile d'Elvire (vers
300). Ce n'était pas par hasard que le Concile de Nicée avait
tranché la question concernant la Pâque et de l'établissement du
festival païen Easter/Pâques. Ce n'était pas par hasard que la
question suivante qui devait être statuée, a été celle du Sabbat
où, lors du Concile de Laodicée vers 366 (la date est
incertaine), le Concile, au Canon 29, a interdit l’observance du
Sabbat et a établi le dimanche comme jour de culte officiel de
l'Église. Ainsi, la mise en scène ou le terrain était en place,
préparé pour ce qui était perçu comme l’abolition ou la
suppression des éléments de la foi Chrétienne prétendument judaïsants.
Ce qui s’ensuivit a été le Paganisme au sein du Christianisme.
Continuez
de voir comment les auteurs postérieurs ont trompé le
Christianisme quant à l’histoire dans l’ouvrage
Déformation par les Binitaires et les Trinitaires de la
Théologie de la Divinité des Premiers Temps (No. 127B).
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