Christian Churches of God
[164]
La Bible
(Édition
3.0 19960518-19990920-20090707)
La Bible Chrétienne, est-elle la parole
inspirée d’un Dieu tout-puissant et aimant
comme le prétendent certains, ou n'est-elle qu'un recueil
d'écrits de sages comme le prétendent d'autres ?
Ce document est une réponse à une
demande de renseignements émanant d'une guilde de l'Église
Catholique Romaine qui enseigne que la Bible n'est pas la seule
règle de foi.
Christian Churches of God
Courriel :
secretary@ccg.org
(Copyright
ã
1996, 1999, 2009 Wade
Cox)
(Tr. 2009, 2022, rév. 2022)
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La Bible [164]
Nous avons été contactés par des membres d'une guilde de
l'Église Catholique Romaine. Ils
semblaient penser que ceux qui croyaient que la Bible est la
parole inspirée de Dieu avaient tort. Le porte-parole a écrit :
Avez-vous des informations sur les raisons pour lesquelles
vous croyez que la Bible est inspirée (notre position sur son
inspiration sera sans doute différente) ? Nous aimerions également connaître les preuves bibliques que la Bible est
la seule règle de foi, et savoir pourquoi personne n’a cru à
cette doctrine jusqu'à ce que Martin Luther la proclame 1500 ans
après Christ. Tout le monde s’est-il trompé pendant 1500 ans ?
Si la Bible est la seule règle de foi, comment les premiers
Chrétiens qui vivaient avant que le Nouveau Testament ne soit
officialisé à Constantinople en l’an 381, savaient-ils quels
étaient les enseignements de Christ ? Nous affirmons que cette
doctrine n'est pas biblique, mais qu’il s’agit plutôt de la
doctrine de Luther.
Cette lettre contenait également la déclaration intéressante
suivante :
L'Église Catholique, dans son enseignement, ne revendique
pas l'autorité de changer l'enseignement biblique, et ne l'a
jamais fait. Quant à la question du changement du Sabbat, nous
croyons qu'il n'existe aucune doctrine du Christ qui exige qu’il
reste le samedi. En tant que Catholiques, nous soutenons que,
parce qu’il ne s’agit pas d’une question doctrinale, l'Église a
l'autorité de le changer et que cette autorité lui a été donnée
par Christ. La Résurrection de Christ et tout ce que cela
englobe est la raison centrale de ce changement.
C’est la position classique évoquée par le prophète Daniel
lorsqu’il a parlé de la quatrième Bête, qui devait être le
système Romain qui a succédé au système Grec qui était la
troisième Bête. La quatrième Bête [romaine] cherchait à changer
les temps et la loi.
Daniel 7:19-28 Ensuite je désirai savoir la vérité sur le
quatrième animal, qui était différent de tous les autres,
extrêmement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles
d’airain, qui mangeait, brisait, et foulait aux pieds ce qui
restait ; 20 et sur les dix cornes qu’il avait à la
tête, et sur l’autre qui était sortie et devant laquelle trois
étaient tombées, sur cette corne qui avait des yeux, une bouche
parlant avec arrogance, et une plus grande apparence que les
autres. 21 Je vis cette corne faire la guerre aux
saints, et l’emporter sur eux, 22 jusqu’au moment où
l’ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et
le temps arriva où les saints furent en possession du royaume.
23 Il me parla ainsi : Le quatrième animal, c’est un
quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous
les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la
brisera. 24 Les dix cornes, ce sont dix rois qui
s’élèveront de ce royaume. Un autre s’élèvera après eux, il sera
différent des premiers, et il abaissera trois rois. 25
Il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les
saints du Très Haut, et il espérera changer les temps et la
loi ; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un
temps, des temps, et la moitié d’un temps. 26 Puis
viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera
détruite et anéantie pour jamais. 27 Le règne, la
domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous
les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son
règne est un règne éternel, et tous les dominateurs le serviront
et lui obéiront. 28 Ici finirent les paroles. Moi,
Daniel, je fus extrêmement troublé par mes pensées, je changeai
de couleur, et je conservai ces paroles dans mon cœur. (LSG)
Il y a, d'après ce texte de Daniel, deux éléments concernant les
œuvres de cette Bête. Elle cherche, premièrement, à changer les
temps et, ensuite, la loi. Le système a été remis dans ses mains
pour épuiser/opprimer les Saints du Très-Haut pendant un temps,
des temps et la moitié d'un temps, soit 1260 jours/années
prophétiques. Cette période a atteint l’apogée de son pouvoir à
partir de l’an 590 EC avec la déclaration du Saint Empire Romain
et a duré jusqu'en 1850, date à laquelle l'empire fut dissous
par les guerres révolutionnaires en Italie. Ce système devait
être consumé et détruit jusqu’à la fin. Ce processus s’accélère
présentement.
Nous nous intéressons ici aux implications pour les textes
bibliques. Les concepts qui sous-tendent ces affirmations sont
circulaires dans leur processus, mais découlent fondamentalement
de l'incapacité à comprendre la nature et les activités de Dieu
à travers Son Messie et Ses serviteurs les prophètes. Le fait
que le Quatrième Commandement de Dieu puisse être tenu pour
autre chose qu'un enseignement biblique est, pour quelqu'un qui
n'est pas familiarisé avec le raisonnement catholique, tout
simplement stupéfiant dans son hérésie.
Les déclarations montrent également un manque de compréhension
de la position de l'Église Romaine par rapport à son pouvoir
perçu de changer les lois de Dieu en raison de la prétendue
autorité qui lui aurait été donnée par Christ. Cela découle de
la position doctrinale de la Trinité qui cherche à élever le
Christ avec Dieu, et c’est le motif précis de la production de
la doctrine trinitaire dès sa création par les Cappadociens.
Comme nous le savons, et comme l'a souligné Bacchiocchi, le
changement du Sabbat au Dimanche repose sur l'autorité des
conciles de l'Église Catholique, tant romaine que grecque
orthodoxe, pour changer le jour du culte d'adoration de
l'église, du Sabbat tel que défini dans les commandements au
dimanche, qui provient d’autres influences. Ce changement repose
sur les Conciles et sur aucune autre autorité. En effet, les
Protestants auraient le plus grand mal à accepter les
revendications de cette organisation catholique, car elle
cherche à revendiquer une base biblique pour ce changement, qui
n'en a aucune. Le fait de dépendre de l'autorité des Conciles de
l'Église Catholique sous ses diverses formes d’Église orthodoxe,
romaine et anglicane est un anathème pour la plupart des
Protestants.
Martin Luther était un Protestant, issu du Catholicisme
Athanasien, et par conséquent, ne faisait pas partie de l'Église
de Dieu. L'Église a soutenu la doctrine de l'inspiration des
Saintes Écritures qu'elles ont été données par Christ avec les
apôtres. À l'époque de la Réforme, l'Église ne considérait pas
Luther comme faisant partie d'elle. En effet, Luther et la
Réforme protestante sont devenus un sérieux problème pour
l'Église de Dieu en raison de leur anticatholicisme superficiel
qui n'est pas allé au-delà des enseignements d'Augustin et qui a
par conséquent échoué dans son objectif.
L'enseignement selon lequel la vision des Saintes Écritures est
élaborée est un point de vue moderne basé sur la théorie des
religions en développement. L'argument selon lequel la Bible est
une oeuvre élaborée provient de la critique textuelle moderne.
Le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary
of the Bible (Abingdon, Nashville,
1962, Vol. 1, art.
“Canon of the Old Testament”, pp. 498f.) affirme qu'aucun livre n’a jamais été considéré comme la parole de Dieu avant 621
avant J.C. en se
basant sur le
texte de 2Rois chapitres 22 et 23. Ce point de vue semble se
fonder sur la découverte du Livre de la Loi dans le Temple par
le prêtre Hilkija qui l'a remis aux Scribes pour le roi, ce qui
a ensuite entraîné la réforme de Josias. L’opinion semble être
basée sur le fait que le Livre de la Loi n'était pas suivi. Ceci
est tout à fait absurde. La Bible explique dans 2Rois 23 à quel
niveau de dégradation idolâtre la nation s'était abaissée. Les
prêtres sacrifiaient à Baal et pour Asherah et le Temple était
devenu plein d'idoleset d'Asherah, et les prostitués mâles
vivaient dans des maisons dans le Temple et les femmes y
tissaient pour Asherah ou des phallus (2Rois 23:7). La souillure
se poursuivait dans tout Juda et les enfants étaient sacrifiés à
Moloch à Topheth, dans la vallée de Ben-Hinnom (2Rois 23:10).
L'explication la plus correcte est que la Loi et les Textes
jusqu'à cette époque étaient déjà anciens et placés dans le
Temple pour être conservés. La population en général était
tombée à des niveaux extraordinaires de dépravation et
d'idolâtrie. Le prêtre Hilkija était un serviteur fidèle qui
protégeait les textes et les portait à l'attention de Josias,
par l'intermédiaire des Scribes, dont il espérait qu'ils en
tiendraient compte. La restauration de Josias comporte les
éléments de toute la loi, y compris le Deutéronome, et nous
savons donc qu'à l'époque de Josias, le Pentateuque était un
livre complet.
Le point de vue moderne sur le développement, qui nie
l’achèvement antique du Pentateuque, est peut-être mieux
illustré dans les commentaires du dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the Bible (à la page 500).
La littérature la plus ancienne des Israélites, datant de
l’époque de Moïse ou d’avant, consiste en des poèmes (Genèse.
4:23-24 ; Exode. 15:21 ; Nom. 21:17-18) et en des lois du désert
(Exode 21:12 ; 15-17 ; 22:19 ; Lév. 20:10-13) ou de Canaan (le
Code de l'Alliance : Exode. 21:2-11,18-22 ; 21:26-22:17 ; et le
dialogue rituel : Exode. 23:12,15-17 ; 22:29-30,18-19).
Entre Moïse et Salomon, le Cantique de Débora (Juge. 5) et
d'autres poèmes, comme les deux élégies de David (II Sam.
1:18-27 ; 3:33-34), ont été composés ; et les histoires d'Adam,
des patriarches et des juges ont été diffusées oralement.
L'écriture en prose à son meilleur commence au temps de Salomon
(vers l’an 975-935 avant J.C.) et va de la fiction (les
histoires de Samson dans Juges 13-16) à l’écriture historique
brillante (la biographie de David, écrite probablement par
Achimaats, fils de Tsadok). Les meilleurs poèmes de cette époque
sont Genèse 49 ; Ps. 24:7-10.
La meilleure littérature du Royaume du Nord (935-722)
n'est conservée que dans quelques poèmes (Nom. 23:7-10,18-24 ;
Deut. 33 ; Ps. 45), dans les restes de l'Histoire des Rois
d'Israël, dans les histoires d'Élie et d’Élisée, dans le
Document E du Pentateuque, dans les sources tardives de Josué et
des Juges et dans les oracles prophétiques d’Osée. À l'époque, à
l'exception du Document J et de quelques superbes oracles
prophétiques (Amos, Ésaïe, Michée), la littérature du Royaume du
Sud n'était pas aussi brillante. La période classique s’achève
en Juda avec la chute de Jérusalem en l’an 586 avant J.C., mais
cela inclut toujours un chef-d’œuvre poétique (Nahum. 1:10 et
suiv.), et la partie la plus ancienne et la plus spirituelle des
Proverbes (les chapitres 25-27).
Après Jérémie, la prophétie commence à décliner (Sophonie,
Habacuc), mais elle a donné lieu au Livre de la Loi (Deut. 5-26
; 28), trouvé dans le temple en l’an 621 avant J.C. Les parties
du Pentateuque et des livres historiques écrits à cette époque
sont également inférieures à la prose antérieure.
À l'exception de Job et du Second Ésaïe (Ésaïe. 40-55), le
VIe siècle est dépourvu d'œuvres remarquables : certains
psaumes, proverbes et le livre des Lamentations illustrent la
poésie prolixe et prétentieuse de l’époque ; Ézéchiel, Aggée et
Zacharie illustrent le déclin de la prophétie ; le Code de la
Sainteté (Lév. 17-26) illustre la loi de cette période.
Les deux siècles suivants sont dépourvus de chefs-d’œuvre
littéraires - la meilleure prose se trouve dans Néhémie, Ruth et
Jonas ; le Code Sacerdotal (vers l’an 450) et l'édition finale
du Pentateuque (vers l’an 400) ont fait date et ont été fatals à
la prophétie (Ésaïe 56-66 ; Abdias ; Malachie ; Joël ; et
additions aux livres prophétiques), qui, à la fin de cette
période, est devenue une apocalypse. La poésie (Deut. 32 ; Exode
15:1-8 ; Nahum 1:1-9 ; Habacuc 3 ; 1Sam. 2:1-10 ; plusieurs
psaumes et proverbes) est de plus en plus élaborée et pompeuse.
Aux troisième et deuxième siècles, la meilleure poésie se
trouve dans le Cantique des Cantiques [ou de Salomon],
l’Ecclésiastique, l'Ecclésiaste et les psaumes tardifs ; la
meilleure prose se trouve dans les Chroniques et Esther ; Daniel
est l'apocalypse la plus importante (outre Ésaïe 24-27 ; Zach.
9-14) ; l'édition finale des livres prophétiques (Ésaïe,
Jérémie, Ézéchiel et les prophètes mineurs) vers l’an 200 avant
J.C. marque la mort de la prophétie.
Les affirmations selon lesquelles Jérémie aurait inspiré le
livre de la loi sont des conjectures scandaleuses. Il devrait
être considéré comme évident que la restauration de Josias
impliquait des éléments de la loi qui étaient contenus dans
chacun des textes, y compris le Deutéronome.
Quelle est la position de la Bible ? Que dit Dieu par
l’intermédiaire de Ses serviteurs, les prophètes ?
La Position de la Bible
La Bible est soufflée par
Dieu (SGD 2315).
Toute Écriture est donnée par l'inspiration de
Dieu (2Tim. 3:16). Job 32:8 montre l’activité de l'inspiration
de Dieu. La compréhension est donnée à l'homme par l'inspiration
de Dieu. Vous ne pouvez pas comprendre la Bible à moins que
votre esprit ne soit ouvert aux mystères de Dieu. Aux élus est
donnée la compréhension/l’intelligence des mystères du Royaume
de Dieu et des cieux (Matt. 13:11 ; Luc 8:10). Les élus, dès
leur baptême, et avec les anciens, sont faits
intendants/gardiens des mystères de Dieu (1Cor. 4:1 ; 13:2)
(consulter le document
Les Mystères de Dieu (No. 131)).
Christ a enseigné que les Saintes Écritures ne peuvent pas être
anéanties (Jean 10:35). Elles doivent être accomplies (Actes
1:16). Christ lui-même a participé à son accomplissement (Jean
13:18 ; 17:12 ; 19:24, 28, 36-37 ; 20:9). Christ a dit que pas
un iota (un point) ou ligne (trait) (les plus petites parties
des textes de l'Ancien Testament) ne disparaîtrait de la loi
avant que tout ne soit accompli (Matt. 5:18 ; Luc 16:17). La loi
royale est conforme aux Saintes Écritures (Jacques 2:8,23) et
l’Écriture n'est pas vaine (Jacques 4:5). Pierre a parlé des
Saintes Écritures (1Pierre 2:6) et a soutenu que la prophétie ou
l’Écriture n'était d'aucune interprétation privée (2Pierre
1:20).
Cela donne-t-il alors la compilation de la Bible à d'autres
autorités ? À quel moment l'enseignement contre l'inspiration de
la Bible et sa position comme fondement de la foi s’est-il
établi ?
Nous savons que le canon de l'Ancien Testament était vénéré en
tant que la parole de Dieu dès les premiers temps. Les
placements des Tables de la loi dans l'Arche de l'Alliance et
les écrits de la loi sur le côté de l'Arche étaient des
instructions suivies par Israël et étaient déjà anciens à
l’époque de Josias.
Les anciens considéraient comme un fait que les êtres célestes
pouvaient se révéler aux hommes et qu'ils le faisaient (Ex.
33:11 ; Iliade 1:193-218 etc. ;
l’Épopée de Gilgamesh, Livre 6). Dieu s'est également révélé
dans des visions (1Rois 22:19-22 ; Ésaïe 6 ; Job 4:12-17) et des
rêves (Genèse 28:12-15). Cette capacité était également accordée
à l'Armée par les anciens (Iliade
I:63 ; II:5-15 ;
Gudea Cylinder A, colonnes I-VII). Plus généralement, la déité/divinité
s’exprimait par l’intermédiaire de Ses serviteurs, les prophètes
(par exemple, dans la Bible, Amos 3:8 ; 7:15-17 etc.).
Cette fonction a également été comprise à partir de Virgile (Aeneid
VI:45-97 etc.). La divination, tant par des moyens naturels,
c'est-à-dire sous inspiration divine, que par des moyens
artificiels utilisant les présages, était également utilisée
pour déterminer la volonté de Dieu (1Sam. 28:6) et aussi de
l'Armée (voir Cicéron Sur
la Divination II:26).
Ainsi, l'inspiration était considérée comme allant de soi par
les anciens, mais on distinguait l'inspiration divine de Yahovah
ou de Son ange (par exemple, pour les tables de pierre (Ex.
31:18)). On distinguait également Yahovah des déclarations d’un
voyant selon le texte de 1Samuel 9:9 et des praticiens de la
magie dénoncés dans Deutéronome 18:9-12.
L'Écriture Sainte Canonique a son origine dans les prophètes et
est ratifiée par le Roi, les prêtres et la congrégation. Le mot
‘prophète’ signifie celui qui est saisi souvent pour des messages impopulaires (Jér.
20:7-9). La première personne (le
Je) dans ces
textes est Yahovah (Amos 4:6-11 ; 5:21-24 etc.). Selon le
dictionnaire
The Interpreter’s Dictionary of the Bible (Vol. 1, p. 501) l’ensemble du livre du prophète Amos
(vers l’an 750 AEC) n’a été considéré comme étant inspiré que
cinq siècles plus tard. Si tel est le cas, un soin
extraordinaire a été apporté à une œuvre qui n'était pas
inspirée. De tels commentaires, cependant, ne font pas honneur à
la structure de la congrégation de Dieu ni de Son interaction
avec elle.
Le canon inspiré est né de Moïse et s’est terminé avec Esdras et
Néhémie (Jos.
Apion I:viii ; 2Esdras 14:44-46 ;
cf. Ps. 74:9 ; 1Macc. 4:46 ; 9:27 ; 14:4 ; cf. Interp.
Dict., p. 501).
Les écrits Apocryphes n’étaient pas
considérés comme faisant partie du canon jusqu'à ce que le
système romain les ait inclus. Le canon juif a été
définitivement déterminé et fermé une fois pour toutes à partir
de l’an 90 EC (voir
Interp. Dict., p. 514).
L'Ancien Testament commence par l'histoire des nations dans
Genèse et trouve sa première forme en tant que livre contenant
la loi à l’intérieur (Deut. 10:5) et à l'extérieur de l'arche
(Deut. 31:26).
Le canon Hébreu
Le Canon Hébreu se compose d’une série de catégories :
1.
La Loi
ou la Torah
Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome.
2.
Les Prophètes
ou les Nebi'im
Les anciens Prophètes : Josué, Juges, Samuel, Rois.
Derniers Prophètes : Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, les douze
prophètes mineurs.
3.
Les Écrits ou les Ketubbim
Poésie : Psaumes, Proverbes, Job.
Les Cinq Rouleaux : Cantique des Cantiques [ou de
Salomon], Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther.
La Prophétie : Daniel.
Histoire : Esdras-Néhémie, 1-2 Chroniques.
Dans le Talmud (Baraita B.B 14b), l'ordre est le suivant :
Pentateuque, Prophètes (Josué, Juges, Samuel, Rois, Jérémie,
Ezéchiel, Ésaïe, les prophètes mineurs, les Écrits (Ruth,
Psaumes, Job, Proverbes, Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques
[ou de Salomon], les Lamentations, Daniel, Esther, Esdras [plus
Néhémie], les Chroniques).
Pour les ordres divergents dans les livres et les manuscrits,
voir
S. Singer, ed., The Jewish Encyclopedia, III, 144.
Pour l'ordre dans la Septante (LXX) voir H. B. Swete,
Introduction to the Old Testament in Greek
(1914), pp. 201-214 (cf. Interp. Dict., p. 514).
Ces livres de l'Ancien Testament étaient appelés par les Juifs
les Oracles de Dieu (Theou Logia) (Aristeas 177). Philon les
appelle les oracles
Divinement révélés (Légation
à Caius 31 [II, 577, Mangey]). Il dit que Moïse a écrit le
Pentateuque sous inspiration divine (Vie
de Moïse II.2 [II, 136, Mangey] III.23 [II, 163 Mangey]).
Josephus les appelle les décrets de Dieu (Apion
I, viii).
Cela suit le sentiment, dans la Bible elle-même, qu’elle est la
parole de Dieu (Ex. 20:1,22 ; 21:1 ; 25:1 ; Lév. 1:1 ; 4:1 ; 6:1
; 8:1 ; etc. ; Jér. 1:1-2 ; Ézéchiel 1:3).
Le dictionnaire
Interpreters Dictionary of the
Bible soutient, à partir du texte de la
restauration de Josias, que les prophètes décidaient si tel
livre était divinement inspiré ou non (2Rois 22:14-16) et qu’ils
étaient déclarés canoniques par le roi et le peuple (2Rois
23:2-3) ou par le clergé et le peuple (Néhémie 10:28-29). Il
s’agit d’une fiction. Josias et le peuple se sont repentis de
leur péché lorsqu’ils ont vu que la nation était tombée dans une
si grande apostasie. Ils ont renouvelé l'alliance que leurs
pères avaient conclue avec Dieu sous l’ancien Livre de la Loi.
Cela rend absurde l'hypothèse du développement et il faut donc
trouver un autre argument pour le texte, autre que ses mots
clairs, ce qui est absurde. Il ne fait aucun doute que la
canonicité des textes a été acceptée ou ratifiée par le roi et
le peuple, mais cela n'a pas modifié la nature ancienne du
texte, ni sa canonicité antérieure (le Ps. 119 y fait
référence). Le test de canonicité était contenu dans Ésaïe 8:20
; c'est-à-dire qu’il devait être conforme à la loi et au
témoignage. Ainsi, rien ne peut être une oeuvre inspirée qui
contredit la loi ou les textes canoniques inspirés précédemment
acceptés.
Les autorités rabbiniques soutenaient que la loi ou Torah ainsi
que le repentir, le paradis (Éden), la Géhenne, le trône de
gloire, le Temple céleste et le nom du Messie ont été créés
avant le monde. Le texte de référence est Proverbes 8:22. La
sagesse est comprise comme étant identique à la Torah (Baraita
Pesakhaim 54a). Il en est nécessairement ainsi puisque la loi
procède de la nature de Dieu (voir le document
La Distinction dans la Loi (No. 096)
et la série de documents sur la Loi en général). La loi est donc
comprise comme antérieure à la création physique. Elle est liée
aux problèmes que nous voyons avec l'Armée déchue, à partir de
sa relation avec le Temple céleste. Le Jardin d'Éden, ou le
paradis, est également une chose céleste, ainsi que la chose
physique que nous avons vue avec Adam.
Pour le Judaïsme, la Torah est le corps interne du canon. Rien
n'est révélé, par les prophètes, qui ne soit pas contenu dans la
Torah. C'est essentiellement le même sentiment exprimé par
Christ dans Matthieu 22:40.
Matthieu 22:38-40 C’est le premier et le plus grand
commandement. 39 Et voici le second, qui lui est
semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40
De ces deux commandements dépendent toute la loi et les
prophètes. (LSG)
Ainsi, les deux grands commandements sous-tendent les Dix
commandements. Ils deviennent le noyau central de la foi. Les
Dix Commandements deviennent le pivot sur lequel la loi est
donnée et développée. Toute la loi et le témoignage sont en
accord avec ces principes et il ne peut y avoir de
contradiction. Aucun prophète ne peut parler contre eux et être
encore un prophète (Ésaïe 8:20). Le roi exerçait la fonction
d’une cour suprême (2Sam. 15:2-6), mais lui-même n'était pas
au-delà de la loi, étant lié par celle-ci (2Sam. Chapitres
11-12).
Les traditions (B. B 14b-14a) attribuent des rôles importants
dans la canonisation à
Ézéchias et à son
collège dans la
compilation d'Ésaïe, des Proverbes (cf. Prov. 25:1), du Cantique
des Cantiques et de l’Ecclésiaste. On attribue aux hommes de la
Grande Synagogue la compilation d'Ézéchiel, des douze prophètes
mineurs, de Daniel et d’Esther. C’est à Néhémie que l’on
attribue l'achèvement de l'Ancien Testament (cf. 2Macc. 2:13),
qui est également attribué à Judas Maccabeus (2Macc. 2:14) et
aussi à Esdras (2Esdr. 14). On suppose que tout l'Ancien
Testament a été achevé et canonisé à l’époque d'Esdras et de
Néhémie, sous le règne d'Artaxerxès (Jos. Apion je. Viii) (tenu
à tort pour Artaxerxès I,
e.g. par Interp. Dict.
–
consulter le document
Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple
(No. 013)).
On considère également que la clôture se situe à l’époque
d'Alexandre le Grand (Seder Olam Rabba 30). Ainsi, les derniers
prophètes furent Aggée, Zacharie et Malachie. Esdras et Néhémie
étaient des agents de Dieu. Néhémie était le premier oint de
Daniel 9:25 (consulter le document
Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple
(No. 013)).
Avec Néhémie et Esdras, les Saintes Écritures ont été finalement
et complètement canonisées et la séquence du temps s’est
poursuivie jusqu'à la fin des soixante-dix semaines d'années
avec la destruction du Temple et la dispersion de Juda et de son
autorité. Les traditions veulent que l'Esprit Saint ait quitté
Juda à l’époque d'Esdras/Néhémie et que la prophétie ait cessé.
Bien sûr, ceci est une tentative de réduire l'impact de Jean le
Baptiste, du Messie et des apôtres. Mais dans le sens où Juda
n'était plus traité par Dieu autrement que par le Baptiste, puis
par l'Église à partir de Christ, c’est vrai.
La décision de fermer le canon pour toujours a été prise en l’an
90 EC (Interp. Dict.,
ibid., p. 514), soit vingt ans après que la destruction du
Temple ait effectivement mis fin à la responsabilité de Juda à
l'égard des oracles de Dieu, et que Dieu ait révélé toutes les
prophéties par l'intermédiaire de l'Église, ce qu'Il avait fait
avec les apôtres et ce qu’Il avait fait avec Jean environ vers
l’an 95 EC.
L'Ancien Testament était considéré comme une Écriture inspirée
par le Judaïsme (Philon On
Flight and Finding I. 4 [546] ; On the Special Laws 39, ss 214 [243] ; I
Clem. 45.2 ; 53:1) et par les apôtres et l'Église en général
jusqu'à l’époque d'Origène (Jean 2:22 ; Actes 8:32 ; 2Tim. 3:16
etc. Interp. Dict., p.
499). Paul se réfère à elle comme étant à la fois Sainte et
Sacrée (Rom. 1:2 ; 2Tim. 3:15). Celle-ci était aussi les écrits
(Jean 5:47). C'est simplement le point de vue accepté de tout
Israël et de l'Église jusqu'aux factions apostates à l'époque
d'Origène (voir aussi Philon
La Vie de Moïse 2.51
ss 290,292 [179] ; Josèphe
Antiq. I. iii. 13 ; X. iv. 210, etc.). Sa compilation et son
acceptation par l'Église en tant que livre ne faisaient aucun
doute (Marc 12:26 ; Luc 3:4 ; 4:17 ; 20:42 ; Actes 7:42 ;
Galates. 3:10 etc. ; voir aussi
I Clem. 43:1 ; M. Yadaim
3.2, 5 ; 4:6 ; Shab.
16:1 ; ‘Er. 10:3 ;
etc.).
Plus tard, les Juifs se sont référés au texte comme étant
Ce qui est lu (cf. Le Coran), aussi
Ce qui est écrit, le livre,
et aussi les vingt-quatre
livres. La Bible hébraïque compte vingt-quatre livres en
trois divisions ; La Loi, Les Prophètes et les Écritures, comme
nous l’avons vu. Ces trois divisions étaient la forme acceptée
et apparaissent dans la traduction grecque
de l'ouvrage
Ecclésiastique (vers l’an 132 EC) en tant que
La loi et les prophètes et
les autres livres de nos pères.
La Bible chrétienne suit les divisions grecques et latines,
organisant les 39 livres (en comptant Samuel, les Rois, les
Chroniques, et Esdras-Néhémie en tant que deux livres, et les
prophètes mineurs comme douze livres). Les œuvres Apocryphes
n'ont pas été incluses ni acceptées par l’Église primitive
jusqu'aux conciles postérieurs, puis seulement par certains
Athanasiens.
Le Canon du Nouveau Testament
Les écrits du Nouveau Testament ont été rassemblés par l'Église
comme un recueil des opinions des apôtres sur ce qui constitue
la volonté inspirée de Dieu. Ils ont été ajoutés à l'Ancien
Testament pour former ce que nous connaissons comme la Bible.
Celle-ci était fondée sur une certaine conception de l'Ancien
Testament et des lois de Dieu, à savoir qu'il s'agissait de la
volonté inspirée de Dieu telle qu'elle était révélée par Ses
serviteurs, les prophètes.
Davies dit dans son résumé de la question de la
Loi dans le Nouveau
Testament (Interp.
Dict., Vol. 3, p. 102) que :
Ils affirment tous que la loi, dans la mesure où elle est
l'expression de la sainte volonté de Dieu, reste valide,
radicalisée, et en même temps relativisée, par la revendication
absolue de l'amour.
L'histoire du canon de la Bible peut être trouvée dans l'ouvrage
de l’Évêque Westcott sur l'Histoire du Canon. Les revendications
selon lesquelles l'Église en serait venue à considérer le
Nouveau Testament comme supérieur à l'Ancien Testament sont
fausses. L'Église en est venue à considérer le Nouveau Testament
comme une continuation de l'Écriture et la révélation de Dieu.
Il faisait autorité avec l'Ancien Testament,
mais ne le contredisait pas et n'en éliminait pas la force. Le
système orthodoxe postérieur en est venu à adopter ce point de
vue, mais l'Église primitive ne l'a ni commencé ni soutenu.
Certains Catholiques modernes prétendent que le Concile de
Constantinople a établi la Bible à partir de ses délibérations
et qu’avant cette date, il n'y avait aucun texte biblique établi
en tout. Ceci est totalement faux. Le
Concile Quinisexte de Constantinople de l’an 642 EC est
mentionné ci-dessous dans son contexte.
Les églises de l'ère moderne sont en accord substantiel sur ce
qui constitue le canon du Nouveau Testament, dans l'ensemble de
ses vingt-sept livres, et cela est resté constant à travers les
incroyables schismes qui ont déchiré l'église orthodoxe depuis
le Ve siècle, au IXe siècle et jusqu’à la Réforme Protestante.
Les Églises de Dieu ont également été d’accord pendant deux
mille années sur ce qui constitue le canon du Nouveau Testament.
Le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the
Bible, dans son article
Canon du NT à la page 520 et suiv., dit :
Cet accord était atteint en substance vers la fin du
deuxième siècle ; car à ce moment-là, les quatre évangiles, le
livre des Actes, les lettres de Paul (incluant les Pastorales
mais généralement pas Hébreux) et deux ou plus des lettres
catholiques (sic) (I Jean, I Pierre et parfois d'autres) étaient
reconnus en tant qu’Écriture Sainte dans toutes les parties de
l'Église. Il restait en marge un certain nombre de livres dont
la canonicité était encore contestée. Hébreux, Jacques, II et
III Jean, II Pierre, Jude et Apocalypse étaient destinés à être
acceptés par tous, et un nombre un peu plus important d'autres
écrits chrétiens jouissaient d'une canonicité temporaire ou
régionale, mais n'étaient pas en mesure de conserver leur
position élevée. À la fin du quatrième siècle, les limites de la
collection ont été irrévocablement fixées dans les Églises
grecques et latines de l'Empire Romain.
Le Canon de l'Église Syrienne présentait encore quelques
différences majeures, mais celles-ci ont été largement
surmontées dans la Peshitta (début du Ve siècle), et entièrement
dans les révisions de Philoxen (508) et de Harkle (616) du NT
Syriaque (voir les Versions Anciennes § 4). Il faut dire que ces
révisions n'ont pas supplanté la Peshitta dans la majeure partie
de l'Église Syrienne, qui limite donc encore son canon du NT à
vingt-deux livres, rejetant l’Apocalypse et les quatre lettres
mineures
catholiques (sic) (II et III Jean, II
Pierre et Jude). Le canon Éthiopien, par contre, a été élargi
pour inclure huit livres supplémentaires ; et le NT Gothique n'a
jamais inclus l’Apocalypse. Mais ces trois Églises étaient
séparées du corps général de la chrétienté Catholique par des
différences bien plus profondes que des désaccords marginaux sur
les limites du canon.
Il faut noter que la Peshitta n'est pas placée avant le Ve
siècle et qu’elle est présentée comme distincte de la lignée
Syriaque primitive dont elle est issue. La distinction entre les
deux catégories de lettres apostoliques a une base
politico-religieuse et nous allons examiner les raisons
ci-dessous.
Examinons maintenant le processus du développement du canon du
Nouveau Testament. Ce faisant, nous suivrons plus ou moins
l'approche traditionnelle des divisions, afin de rendre d'autres
arguments plus logiques/cohérents avec le processus que nous
allons développer.
Le premier point consiste en ce que Christ n'a jamais laissé
d’écrits. Ses paroles ont été compilées par les apôtres. Ce
processus a pris un certain nombre d'années, mais peut-être pas
autant que l’érudition moderne le voudrait. Le canon a été
divisé en trois étapes :
1.
De l'âge apostolique (jusqu’en l’an 70 EC)
a. Les écrits antérieurs à la chute du Temple ;
b. Les écrits après la chute du Temple.
2.
Collection du canon (70 EC-150 EC)
a. Collection des lettres de Paul ;
b. La rédaction des évangiles :
(i) Le seul évangile et les nombreux évangiles
(ii) L’émergence des quatre évangiles
(iii) Évangiles non-canoniques ;
c. Autres écrits Chrétiens de l’époque :
(i) Les écrits qui sont devenus canoniques (selon 1b
ci-dessus)
(ii) Les écrits qui ont été finalement rejetés.
3.
Émergence du canon du Nouveau Testament
(150-200 EC)
a. L’accroissement de la vénération des apôtres ;
b. Les premiers témoins des évangiles ;
c. Le canon de Marcion ;
d. Les effets du conflit avec le Gnosticisme et autres
problèmes ;
e. Apologistes et martyrs (165-180 EC) ;
f. Le Vieux (soi-disant) Canon Catholique ;
g. Les effets de l'Introduction du Codex.
4. La fixation du canon (vers. L’an 200-400 EC)
a. Origène ;
b. Dionysius d'Alexandrie ;
c. La persécution sous Dioclétien ;
d. Eusèbe de Césarée ;
e. Autres listes grecques du IVe siècle ;
f. Les auteurs latins des IIIe et IVe siècles.
5. La croissance du canon dans l'Église Syrienne jusqu’en l’an
616 EC.
De l’Âge Apostolique à l’an 70 EC
Cette période était celle de l’enfance de l'église. Juda était
encore sous le jugement pendant les soixante-dix semaines
d'années de Daniel 9:25-27.
Daniel 9:25-27 Sache-le donc, et comprends ! Depuis le
moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu’à
l’Oint, au Conducteur, il y a sept semaines ; dans soixante-deux
semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des
temps fâcheux. 26 Après les soixante-deux semaines,
un Oint sera retranché, et il n’aura pas de successeur. Le
peuple d’un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire,
et sa fin arrivera comme par une inondation ; il est arrêté que
les dévastations dureront jusqu’au terme de la guerre. 27
Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et
durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et
l’offrande ; le dévastateur commettra les choses les plus
abominables, jusqu’à ce que la ruine et ce qui a été résolu
fondent sur le dévastateur. (LSG)
Le jugement de Juda n'était pas encore achevé et la destruction
du Temple physique n'avait pas encore eu lieu. Néhémie était le
premier oint après les sept semaines d'années. La restauration
sous Artaxerxès II a vu le canon finalisé avec la restauration
et les murs de Jérusalem reconstruits. Le deuxième oint est
arrivé à la fin de l’an 63 EC jusqu’à la dernière période qui
devait se terminer avec le Temple en l’an 70 EC. C’est à ce
moment-là qu’est produit le canon du Nouveau Testament.
Comme nous l'avons vu, l'Église primitive possédait les oracles
de Dieu qui étaient les livres sacrés (Rom. 3:2). Ces ouvrages
ont été confiés à Juda jusqu'à leur rejet et leur dispersion à
partir de l’an 70 EC. Ceci est devenu le point de démarcation
pour la garde ou le soin des oracles de Dieu qui avaient été
confiés
initialement à Juda (Rom. 3:2). Aussi, à partir de l'expansion
de l'église, nous avons vu les écrits postérieurs devenir
distincts de ces premiers textes à cause des effets des hérésies
qui sont entrées dans l'église, telles que le Modalisme et le
Gnosticisme. Ainsi, la période initiale antérieure à l’an 70 EC
n'a pas abordé les mêmes questions que les textes ultérieurs.
C’est pour cette raison même qu’il y a eu une résistance aux
écrits des apôtres. En fait, une partie du texte de 1Jean a été
réécrite pour surmonter les objections des hérétiques concernant
la doctrine de l'Antichrist avant que cela ne puisse être
accepté dans le soi-disant canon orthodoxe.
La base principale de l’Église primitive était l'Ancien
Testament. Jésus soutenait que les Saintes Écritures de l'Ancien
Testament ne pouvaient être anéanties et qu'elles exprimaient la
volonté de Dieu (voir ci-dessus).
L'Ancien Testament est également divisé quant à la source de
l'autorité. Le texte hébreu est la source des références de
Christ et des douze apôtres. Cela aussi indique peut-être que
les premiers textes des apôtres étaient peut-être en araméen.
Les autres textes du Nouveau Testament écrits par Paul,
Barnabas, Philippe l'Évangéliste et d'autres citent la Septante
(LXX), et cet ouvrage est exclusivement le texte de référence de
l’église postérieure du Nouveau Testament. Il a peut-être été
utilisé pour faciliter la traduction et parfois sans se soucier
du sens hébreu du texte qui, selon le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of
the Bible (p. 521),
n’a
aucune incidence sur le point en question. Ce commentaire est important, car il
démontre que la compréhension des points soulevés par l'Église
primitive était hors du contexte et des paradigmes des auteurs
du XXe siècle et qu’ils ne pouvaient donc pas comprendre le
véritable point soulevé par les dirigeants des églises de la
Diaspora. Le canon de l'Ancien Testament était le fondement de
la foi. Ce point de vue était constant dans l'Église primitive.
En fait, si quelqu'un ne partageait pas ce point de vue, il
n'était pas possible d'être accepté comme Chrétien.
En plus de ces écrits, nous avons l'incidence des œuvres
Apocryphes (dont certaines proviennent de la Septante et ont été
composées à l'origine en grec) et des œuvres Pseudépigraphiques
qui sont citées par les écrivains de l'Église primitive pour
soutenir leurs positions. Ceci est devenu un facteur que nous
examinerons plus loin.
Nous pouvons conclure à partir de cette position que l'église
originelle était une église fondée sur les écrits dès son
commencement et que le canon qu’elle détenait était depuis
longtemps déterminé et fixé en tant que les Saintes Écritures
inspirées, reflétant la volonté de Dieu exprimée dans la
prophétie, la poésie, et la loi.
L'église, cependant, avait des aspects distincts qui lui ont
permis de rejeter le Judaïsme et d’être rejetée par lui. Le
premier aspect était qu'elle plaçait l'Esprit Saint et un accent
spirituel au-dessus des aspects physiques qui avaient paralysé
le Judaïsme. Deuxièmement, elle rejetait la tradition des
scribes qui avait contribué à élever ce légalisme physique
paralysant (2Cor. 3:6) au-dessus du plan simple de salut que
Dieu avait établi dans Sa loi et Ses systèmes de Sabbats et de
Jours Saints. Il a établi ce système afin de révéler Son plan à
l'humanité, ce qu'Il a fait par l’intermédiaire du vase qu’Il a
choisi, en tant qu’elohim d'Israël, qui était à la fois le Grand
Ange de l'Ancien Testament et le Messie du Nouveau Testament,
tel que prédit dans l'Ancien Testament. Tous les membres de
l’Église du Nouveau Testament étaient considérés comme étant
inspirés de différentes manières par un seul et même Esprit, ce
qui signifie que les dons étaient répartis individuellement
selon la volonté de Dieu (1Cor. 12:4-11).
Ces hommes n'étaient pas asservis à la parole écrite. Ils
étaient libérés par la loi parfaite de liberté (Jacques 1:25 ;
voir le document
La Distinction dans la Loi (No. 096)).
Ils rejetaient les traditions qui annulaient la parole de Dieu
(Marc 7:13). Christ a supprimé dans sa chair la loi des
commandements et des ordonnances qui séparaient les Païens
d’Israël et ce, par son sacrifice. Il a fait d’eux tous des
saints et des membres de la famille de Dieu afin qu'ils
deviennent tous une demeure de Dieu en esprit (Éph. 2:14-22).
Telle était, en substance, l’Église du Nouveau Testament
–
une demeure de Dieu en esprit, placée sous la grâce (Rom. 6:14).
L'opinion selon laquelle l'Église primitive cherchait à être
libérée de la loi de l'Ancien Testament par la grâce est une
vision incorrecte de l'église et des écrits de Paul (voir le
document
Les Œuvres de la Loi - ou MMT (No. 104)).
L'église se considérait comme libérée du système sacrificiel,
mais elle s’en tenait au plan de salut et observait les Lois sur
l'Alimentation, les Sabbats, les Nouvelles Lunes et les Fêtes et
les Jours Saints. Elle était cependant libérée des restrictions
et Paul les a enjoints de ne laisser aucun homme les juger en
matière de nourriture ou de boisson, les Sabbats, les Nouvelles
Lunes ou les Fêtes (Colossiens 2:16), étant une ombre de ce qui
est à venir. Le canon était donc considéré comme indicateur d'un
système qui était plus grand que les choses physiques qui le
représentaient.
Les divisions dans l'Église et le rejet ultime des Saintes
Écritures de l'Ancien Testament par la soi-disant faction
orthodoxe est purement indicative de l'échec à comprendre le
rôle donné à l'Église par les Saintes Écritures et la manière
dont Dieu agit. Le véritable fardeau de l'Église était la
révélation des Saintes Écritures telles qu’elles se sont
exprimées dans les souffrances du Christ et sa gloire
subséquente (1Pierre 1:11 cf. Luc 24:25-27). Ceci est à
l’origine des problèmes que le canon a rencontrés dans certains
domaines avec le livre des Hébreux. Ce texte reprenait le
message de l'Ancien Testament concernant le Christ en tant
qu’Elohim et Messie à partir des Psaumes (par exemple Ps. 45:6-7
dans Héb. 1:8-9 et Zach. 12:7-8).
Les paroles de Jésus Christ sont devenues l'interprétation
directrice de l’Église primitive (Actes 20:35). Ces
interprétations n’avaient rien à voir avec ce qui leur est
attribué par le Christianisme moderne. Elles interagissent avec
les textes de l'Ancien Testament et les interprètent. À aucun
moment, elles ne les suppriment.
Les paroles du Messie étaient considérées comme saintes. Les
évangiles étaient des comptes rendus de ces paroles sacrées.
Elles ont été mémorisées et préservées et mises par écrits par
ceux qui ont côtoyé Christ ou ses successeurs immédiats (par
exemple, Luc).
Les écrits des apôtres avant la chute du Temple étaient : les
Épîtres de Paul, c'est-à-dire (dans l’ordre de leur publication)
Romains, Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens,
Colossiens, Thessaloniciens, Timothée, Tite, Philémon ; Hébreux,
Jacques, 1Pierre, 1Jean.
Les deux lettres à Timothée et celle à Tite sont considérées,
dans leur forme actuelle, comme des réécritures des originaux
(voir la version RSV Annotée,
Introduction to 1 Timothy). Cela est dû au fait que Paul
n'utilise pas ses termes comme précédemment (concernant la
liberté par rapport à la loi, l'union avec Christ, la puissance
et le témoignage de l'Esprit). L'utilisation du terme
foi a un sens
différent de son usage habituel (par exemple, comme synonyme de
la religion Chrétienne plutôt que de la relation d'un croyant à
Christ). Ceci est traditionnellement attribué à des changements
dans son environnement et donc son vocabulaire, son style et sa
pensée. Il est également possible que le message aux Galates et
aux Colossiens ait été mal compris par l’érudition moderne,
comme c’est effectivement le cas (voir le document
Les Textes des Œuvres de la Loi - ou MMT (No 104)).
Parce qu'ils n'ont pas compris Paul dans ces textes, ils
supposent que le message de Timothée est d'un style différent,
et qu’il a donc été écrit par un disciple de Paul en utilisant
plusieurs œuvres non publiées
de Paul et en les développant pour
traiter des conditions auxquelles l'église était confrontée une
génération après la mort de Paul.
On suppose qu'elles ont été publiées sous le nom de Paul pour
combattre les hérésies qui prévalaient à l'époque et elles sont
généralement datées du début du IIe siècle et, pour certains,
aussi tard que l’an 150 EC. La collection des lettres de Paul
est datée de la fin du Ier siècle, et leur acceptation est basée
sur leur incorporation dans cette dernière (Interp. Dict., ibid., p. 524). Le canon de Marcion ne les contenait
pas et elles ne sont pas contenues dans le plus ancien manuscrit
des lettres de Paul (P46) (vers l’an 200 EC).
Cet auteur pseudonyme est également attribué à 2Pierre. La
réalité est que l'érudition moderne dépend des mêmes
considérations antinomiennes que les disciples gnostiques
originaux, et que la compréhension de l’ouvrage
Miqsat ma’ase ha-torah
ou MMT était perdu, jusqu'à ce qu'il ait été exhumé des
Manuscrits de la Mer Morte.
Les érudits modernes considèrent que l’épître aux Hébreux est
l’œuvre d'un contemporain de Paul. Les Conciles ont décrété que
Paul en était l’auteur, même s'il ne lui a peut-être pas donné
sa forme définitive. Celle-ci est attribuée à Apollos ou à Luc
ou à d'autres.
Dans les écoles d’Alexandrie, on lui a donné une place
parmi les lettres de Paul avant la fin du IIe siècle, et dans le
papyrus de Beatty (P46), elle est en deuxième place
immédiatement après l’épître aux Romains. Mais en Occident, en
dépit de son utilisation répandue dans I Clément (circa, l’an
95) et la forte défense de Tertullien, qui l'attribue à
Barnabas, l’épître n'a pas atteint la reconnaissance générale
comme étant canonique avant la fin du IVe siècle (Interp.
Dict., ibid.).
Les problèmes qui se sont posés avec l’épître aux Hébreux sont
dus au fait que Paul semble ne pas avoir donné à l’épître aux
Hébreux sa forme définitive. La véritable raison est celle
décrite ci-dessus. Elle a été largement utilisée à partir de
l’an 95 EC et apparaît à côté de l’épître aux Romains dans
l'ordre d'un des papyrus
les plus anciens. Comment se fait-il qu’elle ait été très tôt
largement reconnue et qu'elle ait ensuite rencontré une
opposition ? La raison en est que le message est absolument
subordinationiste créationniste et que cela ne convenait pas aux
Modalistes et aux Gnostiques. Ce n'est que lorsque la position
de Christ a solidement
été élevée par les Conciles de Nicée et
de Constantinople qu’elle a pu être déclarée canonique sans
danger. C'est un texte gênant pour les Modalistes, les
Gnostiques et leurs successeurs, les Trinitaires. Le véritable
objectif du Gnosticisme était l'élimination de la loi de
l'Ancien Testament et cet objectif était gêné/entravé par les
textes des épîtres aux Hébreux, de Jacques, de Jude et par les
écrits de Jean et de Pierre. C’est la raison pour laquelle elles
étaient résistées dans toutes les régions où les
Modalistes/Gnostiques avaient l'emprise ou de l’influence. Le
problème du canon du Nouveau Testament est le reflet des
disputes entre Chrétiens/pseudo-Chrétiens dans l'Église
primitive.
L’épître de Jacques est attribuée par les érudits modernes à un
Chrétien Juif imprégné de la littérature et de la philosophie
hellénistiques et peut être datée d’assez loin dans le IIe
siècle (Interp. Dict.,
p. 524). L'attribution à une telle personne repose sur le fait
que la lettre se présente sous la forme d'une diatribe
construite selon le modèle utilisé par les maîtres Stoïciens.
Ainsi, Jacques est écarté parce qu'il était un Hébreu, allégué
comme étant peu versé dans la philosophie Stoïcienne ou les
diatribes. En tous cas, elle était absente de certains des
premiers canons. Les objections sont en grande partie fondées
sur le fait de la défense de la loi que les Gnostiques et plus
tard les antinomiens voulaient éliminer des écrits de Paul, et
Jacques modifie parfaitement Paul. Ainsi, elle est attaquée comme étant fallacieuse.
Elle n'est pas mentionnée dans la littérature Chrétienne avant
le IIIe siècle (Interp.
Dict., ibid.).
L'état d'esprit peut être vu à partir de ce commentaire dans le
dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the Bible
:
1Pierre est une œuvre pseudonyme publiée en Asie Mineure,
bien qu’émanant peut-être de Rome, au début du IIe siècle. Elle
est utilisée par Polycarpe et d'autres ecclésiastiques de
l’Orient du IIe siècle, mais n'a été reconnue à Rome et en
Occident (excepté par Irénée et Tertullien) que bien plus tard.
1Jean est étroitement liée au Quatrième Évangile et pourrait
être du même auteur ; aidée par cette association, elle a gagné
une reconnaissance précoce et large. Les quatre épîtres mineures
(Jude, II Pierre, II et III Jean) n'ont jamais été largement
utilisées, et leur canonicité est restée en litige dans les
églises grecques aussi tard qu’au IVe siècle (ibid.).
Les raisons pour lesquelles il en est ainsi sont évidentes. Les
disciples étaient morts lorsque Polycarpe écrivait. Polycarpe
était le disciple direct de Jean. Il était le disciple le plus
autorisé vivant à l'époque. Il avait formé la mission à Lyon
dont Irénée faisait partie. Irénée a envoyé des rapports à
Smyrne et non à Rome.
Cette faction était en désaccord avec Rome et la faction au
sujet de Pâques/Easter en général. L'hérésie du système
d’Easter/Pâques [païenne] était sur le point de pénétrer dans
l'église. Cette division conduisit finalement au culte
d’adoration du dimanche et les passages et lettres qui
soutenaient la faction de Polycarpe furent ignorés ou attaqués.
Irénée a servi de médiateur dans ce conflit. Les textes de Loi
de Jacques, les points de vue de Pierre sur la foi et le
détournement des écrits de Paul et des Saintes Écritures ont
tous été diminués. Ce processus a commencé à partir de l’an 70
EC.
Juste avant la chute de Jérusalem, l'église était dispersée et
protégée. À partir de la chute du Temple, le canon a commencé à
être rassemblé à partir des lettres de l'église, mais aussi de
nouveaux problèmes dans l'église qui nécessitaient de nouveaux
textes. Jean était confronté à de graves hérésies concernant la
Divinité. Les précurseurs des Trinitaires, que sont les
Modalistes, avaient pénétré dans les églises et ils ont provoqué
une grave scission avec ce que Jean identifie comme la doctrine
de l'Antichrist. À l'origine, la dispute concernait le texte de
1Jean à 1Jean 4:1-2. Le texte original identifiait la doctrine
comme suit :
Reconnaissez par ceci l'esprit de Dieu : Tout esprit qui
confesse que Jésus Christ est venu dans la chair est de Dieu ;
et tout esprit qui sépare Jésus Christ n'est pas de Dieu, mais
est de l'Antichrist (reconstruit d’après Irénée, Ch. 16:8) (ANF,
Vol. 1, p. 443).
Socrate l’Historien dit (VII, 32, p. 381) que ce passage avait
été corrompu par ceux qui voulaient
séparer
l'humanité de Jésus
Christ de sa divinité.
Nous sommes donc confrontés aux premières influences exercées
sur le texte biblique visant à influencer les doctrines
originales, de sorte que l'on puisse dire que Christ n’était pas
vraiment mort, mais qu'il faisait partie de la Divinité, de
sorte que cette partie est restée séparée, et n’est pas morte.
C’est ce que soutenaient les Modalistes qui affirmaient que le
Père, le Fils et l'Esprit Saint étaient les aspects d’un seul
être qui se manifestait sous ces formes dans un but précis. Ce
point de vue fut modifié pour devenir celui de trois personnes
distinctes dans la Divinité, ce qui avait été avancé à
Constantinople, mais le rôle réel de l'Esprit n'était pas encore
accepté sous les formes qu'Athanase avait espérées. Cependant, à
ce stade précoce, les arguments étaient grossiers et étaient
encore en cours d’élaboration par les pseudo-chrétiens sous le
Gnosticisme.
Jean a dû être rejeté comme l’ont été certains autres textes. Le
texte de 1Jean est similaire à l'évangile de Jean et, bien que
Jean n'utilise pas son nom, mais se réfère à lui-même à la
troisième personne, ceci est cohérent avec son style dans
l'évangile. On pense que 1Jean
a été écrit vers la fin
du Ier siècle chrétien, ce qui correspond effectivement à
l’époque où Jean était en exil et écrivait depuis Patmos. 1Jean
est considéré comme un accompagnement à l'évangile et est
reconnu comme étant destiné aux hérétiques gnostiques qui
niaient la nature absolue de l'incarnation (voir la version RSV
Annotée).
On soutient que 2Jean est issu de la même plume que l'auteur de
l'Évangile et de 1Jean. Contrairement à 1Jean, qui était une
épître générale, ce texte a été écrit pour une église
spécifique, probablement en Asie Mineure.
Elle a également été écrite vers la fin du Ier siècle, autrement
dit, à la fin de la vie de Jean. 3Jean est écrit à un individu.
L'organisation peu structurée de l'église montre qu'elle a pu se
produire au début de l'histoire, et son rang en tant que 3Jean
sans doute provient de l’importance des lettres précédentes.
Le livre de Jude est attribué comme étant écrit par Jude, le
frère de Jacques et de Christ, vers l'an 80 EC. Jacques a été
tué en l’an 62/63 EC à Jérusalem et on pense que Jude a assumé
une position de leadership. Cela semble confirmé par le rôle de
la famille du Christ dans l'église de Judée quelque temps après.
La dépendance supposée de 2Pierre à l’égard de Jude est donnée
comme raison de l'attribution de la paternité de 2Pierre au
disciple de Pierre. La relation entre 2Pierre 2:1-8 et Jude 4-16
présente une similitude de référence à la séquence des activités
de Dieu, mais il y a peu de doute que ce message aurait été
développé et poussé par les disciples dans toutes les
directions. Ceci est insuffisant en soi pour l’attribuer à
d’autres auteurs. Quoi qu’il en soit, les arguments en faveur de
l'inspiration ne sont pas diminués par la réitération par un
disciple. Polycarpe était le disciple de Jean et sa position
dans la controverse quartodécimane sur la Pâque était correcte.
Le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the
Bible
se réfère à l'ouvrage d'Edgar J.
Goodspeed qui tente de montrer que l'auteur de l’épître aux
Éphésiens n'était pas Paul, mais qu’il était aussi le collecteur
et l'éditeur des lettres de Paul, utilisant Éphésiens comme
introduction générale à la collection (voir p. 522). Il a été
suggéré qu’il s’agissait d’Onesimus, l'ancien esclave fugitif.
Cet Onesimus [Onésime] est identifié par certains comme celui
connu par Ignatius en tant qu’évêque d'Antioche environ
cinquante ans plus tard (voir aussi Philémon).
La lettre 2Pierre est attribuée à un autre à cause du message.
Elle a deux objectifs :
1.
De souligner la foi au second avènement de
Christ ; et
2.
pour mettre en garde contre les faux
enseignants.
Dans ce texte, il met l’accent sur le témoignage apostolique
comme base de la proclamation de l'Église. Il le fait en se
référant aux prophéties de l'Ancien Testament. Il explique
pourquoi le second avènement n'est pas imminent, mais retardé
par la patience et la longanimité de Dieu. Cela était nécessaire
parce que les faux enseignants perturbaient l'Église et
détournaient les doctrines pour leur profit (2Pierre 2:2, 10,
13-14). Ici, le concept du monde entrant dans les tribulations,
où les élus sont sauvés comme l’a été Lot, devient un point
d’enseignement. Cela souligne la petite taille des élus et
l’ampleur de la destruction, qui n'étaient pas acceptables pour
la société de l’époque, comme elle ne l'est pas aujourd’hui.
La lettre a été mise en question dans les premiers temps et est
acceptée aujourd’hui par certains (par exemple la version
d’Oxford Annotée RSV ; voir
Introduction) comme
n’étant pas l'oeuvre de Pierre. Les spécialistes soutiennent que
:
Elle dépend de la Lettre de Jude (comparer 2:1-8 avec Jude
4-16) et l'auteur se réfère à toutes les lettres de Paul (3:15)
d’une manière qui présuppose non seulement qu'elles avaient été
rassemblées en un corpus, mais qu'elles étaient considérées
comment égales "aux autres Écritures" - conditions qui
n'existaient pas du vivant de Pierre. La plupart des
spécialistes considèrent que la lettre est l'oeuvre d’une
personne qui était profondément redevable à Pierre et qui l'a
publiée sous le nom de son maître au début du IIe siècle. À cet
égard, il convient de garder à l'esprit les considérations
suivantes. (1) Dans l'Antiquité, un auteur pseudonyme était une
convention littéraire largement acceptée. Par conséquent,
l'utilisation du nom d'un apôtre pour réaffirmer son
enseignement n'était pas considérée comme malhonnête, mais
simplement comme un moyen de rappeler à l'Église ce qu'elle
avait reçu de Dieu à travers cet apôtre. (2) L'autorité des
livres du Nouveau Testament ne dépend pas de leurs auteurs
humains, mais de leur signification intrinsèque, que l'Église,
sous la conduite de l'Esprit, a reconnue comme étant la voix
authentique de l'enseignement apostolique. C’est donc pour cette
raison que ce qui est traditionnellement connu comme étant la
Deuxième Lettre de Pierre a été inclus dans le canon des Saintes
Écritures anciennes (ibid.).
La version Oxford Annotée RSV dit à propos du canon (p. 1170)
que :
La Bible des premiers Chrétiens était l'Ancien Testament
(2Tim. 3:15-17). Les paroles de Jésus dont on se souvient ont
une autorité égale à celle de ces écrits (Actes 20:35 ; 1Cor.
7:10, 12 ; 9:14 ; 1Tim. 5:18). Parallèlement à la circulation
orale de l’enseignement de Jésus, il y avait les interprétations
apostoliques de sa personne et de sa signification pour la vie
de l'Église...
Au cours du IIe siècle, la plupart des églises en sont
venues à reconnaître un canon qui comprenait les quatre
Évangiles actuels, les Actes, les treize lettres de Paul,
1Pierre et 1Jean. Sept livres n’étaient toujours pas reconnus
par tous : Hébreux, Jacques, 2Pierre, 2 et 3 Jean, Jude et
Apocalypse.
Nous avons examiné plus haut les raisons de la contestation des
textes. Les disputes étaient d’ordre politico-religieux. Même
Jude était représentatif d'un système Judaïque que les
Gnostiques cherchaient à éliminer.
L'élimination de l’Apocalypse du canon était un exemple
classique des réactions au Judaïsme Messianique par le
Gnosticisme.
L’Apocalypse, probablement composé vers la fin du Ier
siècle, a rapidement atteint une grande popularité ; mais son
auteur fut contesté par les critiques d’Alexandrie, Ce livre
était depuis longtemps handicapé par la réaction contre le
chiliasme, et sa canonicité était encore contestée en Orient au
IVe siècle (Interp. Dict.,
p. 524).
La raison pour laquelle il a été composé à la fin du Ier siècle
était qu’il a été donné à Jean en exil à Patmos, à ce moment-là,
et s’est répandu rapidement partout à travers l'église avec le
quatrième évangile et ses lettres. Alexandrie était le foyer des
Gnostiques et ils devaient s’attaquer à l’Apocalypse parce qu’il
était l’aboutissement du Judaïsme Messianique en tant que le
Messie de Dieu et qu’il enchâssait les commandements de Dieu en
tant que fondement et le centre du témoignage de Jésus (Apoc.
12:17 ; 14:12 ; 22:14 (KJV)).
La suppression du livre de l'Apocalypse du canon était motivée
par deux autres facteurs. Le premier facteur était la crainte de
la persécution par Rome lorsque la foi était assujettie. Cette
motivation s’est transformée en une protection des privilèges
lorsque les Empereurs ont épousé la foi. La version gothique
(vers l’an 350) n'incluait pas l’Apocalypse parce qu’il était
clairement anti-romain et eux et les Vandales, les Alains, etc.
ont été convertis par l'empire. Ainsi, même s’ils étaient
Unitariens, les empereurs ne pouvaient pas tolérer la
contestation de l'empire. Ainsi, ces convertis postérieurs
auraient été considérés avec suspicion/méfiance par les premiers
apologistes.
Jusqu’à vers la fin de l’an 135 ou même 140, le témoignage de
Papius, évêque de Hierapolis, montre clairement que dans
certains milieux, la tradition orale basée sur une chaîne
vivante de témoignages avait plus de poids que n'importe quel
livre. Nous savons depuis cette époque que Papius avait Marc,
Matthieu et Jean à sa disposition, si ce n’est aussi Luc (Interp. Dict., ibid., p. 523). Pourtant, il a lui-même interrogé les
anciens lorsqu’il a rencontré les disciples. Il a dit :
Si je rencontrais un disciple des anciens, je
l'interrogerais au sujet des paroles des anciens - ce qu'André
ou Pierre a dit, ou ce qui a été dit par Philippe ou par Thomas
ou par Jacques ... ou par tout autre des disciples du Seigneur,
et ce que disent l’ancien Aristion et l’ancien Jean, les
disciples du Seigneur. Car je ne pensais pas que ce que l'on
pouvait tirer des livres me serait aussi profitable que ce qui
venait de la voix vivante et permanente (Euseb.
Hist. III.xxxix.4).
Ce point de vue part du principe que l'Esprit Saint parle par la
bouche des élus. Les oracles écrits sont donc inspirés, mais les
paroles parlées des disciples peuvent aussi expliquer le sens
d’une grande partie des textes. Ce luxe s’est perdu au fur et à
mesure de leur mort. Papius est l’un des derniers de ceux qui
ont eu accès au témoignage des disciples. Ceci est important
dans la mesure où nous pouvons, de cette façon, nous assurer que
ce qui a été écrit dans les évangiles et auquel Papius et les
autres font référence dans leurs écrits sont en fait les paroles
exactes du Messie et, ainsi, nous pouvons assurer la continuité
de la nature de l'Écriture soufflée/inspirée par Dieu qui est
cohérente avec les Saintes Écritures de l'Ancien Testament.
Ce processus s’est inversé en quelques années seulement. Le
dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the Bible
dit, en commentant cette transition de l'opinion de Papius, que
:
Le témoignage de Justin Martyr montre que des passages des
"mémoires des apôtres, qu’on appelle évangiles", étaient lus
liturgiquement à l'église, en même temps que les lectures des
Prophètes,
ou
même à la place de celles-ci ; cela indiquerait certainement que les évangiles étaient
considérés, consciemment ou non, comme des Écritures Saintes.
Mais il y avait encore de grandes différences d'attitude et de
pratique à leur égard, et on ne sait pas exactement quels
évangiles ou combien d'entre eux étaient utilisés dans une
localité donnée (p. 523).
Ce point de vue n'est pas correct, car nous savons, grâce à
2Pierre, que les œuvres de Paul étaient également lues dans
l'église et qu'elles étaient considérées comme des Écritures
Saintes au même titre que les prophètes. Les ignorants les
détournaient pour leur propre destruction. Or, que ce texte ait
été écrit par Pierre ou par son disciple en son nom, nous
voyons, d’après la déclaration de Papius lui-même, qu’il avait
le même poids égal que le texte et qu'il ne pouvait en tout cas
pas être plus ancien que cette période, auquel cas le canon est
beaucoup plus vaste et fixé de façon beaucoup plus précise que
les érudits modernes voudraient nous le faire croire.
Les quatre évangiles sont des œuvres de la deuxième génération
chrétienne (vers 70-100 EC) (Interp.
Dict., même réf.). L’évangile le plus ancien était celui de
Marc qui semble avoir été produit à Rome sous Néron (vers l’an
64 EC). Cet évangile peut être considéré comme représentant la
tradition orale, telle qu’elle existait dans l'église Romaine en
l’an 64 EC.
Vers l’an 80 EC, il est devenu la base de l'évangile de Matthieu
qui aurait été composé en Palestine à cette époque (ibid.). Marc
est également considéré comme la base de l'évangile de Luc qui,
avec les Actes, a été publié en Méditerranée Orientale vers la
fin du Ier siècle. Luc 1:1-2 montre que le travail a été
entrepris par plusieurs personnes. Le plus ancien manuscrit des
évangiles (P45) est également accompagné du livre des
Actes.
Luc 1:1-2 Plusieurs ayant entrepris de composer un récit
des événements qui se sont accomplis parmi nous, 2
suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins
oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de
la parole (LSG)
Les évangiles ont donc été compilés à partir de nombreux témoins
oculaires et reposent donc sur le poids du témoignage de
l'église. Luc ne revendique aucune autorité particulière (Luc
1:3). L'autorité des évangiles repose sur les paroles du Messie
et non sur une quelconque canonicité. C'est la preuve de
l'inspiration des prophètes, telle qu’elle était comprise par
les disciples et l'église. Il ne fait aucun doute qu'ils
considéraient la parole de Dieu comme une chose vivante et
respirante, dont l'Ancien Testament était le noyau. Jusqu'au IIe
siècle les Saintes Écritures étaient constituées de l'Ancien
Testament et des paroles de Christ. Les Épîtres ont ensuite été
incorporées dans les églises sous le système apostolique
d’Éphèse et de Smyrne. Les systèmes d’Alexandrie puis de Rome
ont commencé à retirer les épîtres des listes d’œuvres
inspirées, car elles interféraient avec les doctrines qu'ils
essayaient de mettre en œuvre. Après avoir consolidé leur
position, les œuvres ont été admises dans le canon. Ce processus
sera examiné plus en détail.
Les évangiles de l’époque qui ne sont pas non canoniques
proviennent clairement de sources gnostiques à tendance
docétique qui cherchent à réduire la vie de Christ à une
structure fantasmatique séparant l’aeon céleste Christ du
corps terrestre qu'il habitait (voir
Interp. Dict., p.
524). Vous vous rappellerez que ceci est justement la doctrine
de l'Antichrist et que cette doctrine a été modifiée en la
structure comprise en tant que la Trinité qui soutient que le
système est distinct, mais non séparé (la Monarchia et la
Circumincession) (voir le document
Consubstantiel au Père (No. 081)). À partir de cette position, il est
souvent soutenu que Christ, en tant que partie de ce système
tripartite/Trinitaire, n'est pas pleinement mort et n'a pas été
pleinement ressuscité sur l’ordre de l’Unique Véritable Dieu,
qui est le Père (voir Jean 10:18 ; 17:3 ; 1Jean. 5:20). Les
écrits Apocryphes du Nouveau Testament découlent parfois
d’œuvres réelles et d'autres moins réelles.
Il existe d'autres textes non canoniques qui sont néanmoins
authentiques et revêtent une importance pour l’histoire
ancienne. 1Clément est un texte qui semble avoir été écrit de
Rome à Corinthe vers l’an 95 EC. Ce texte n'a jamais été cité en
tant qu'Écriture Sainte, mais il aurait apparemment été lu lors
d’un culte public à Corinthe vers l’an 170 EC. Il est inclus
dans le Codex Alexandrinus (vers le Ve siècle). Les œuvres postérieures
appelées 2Clément (une
homélie anonyme vers l’an
150 EC, également dans le Codex Alexandrinus) et les
Reconnaissances Clémentines
montrent que cette oeuvre a dû une certaine reconnaissance.
L'Épître de Barnabas est une brochure pseudonyme du début du IIe
siècle qui provient probablement d'Alexandrie. On la trouve dans
le Codex Sianaticus du
IVe siècle. Clément d'Alexandrie et Origène, son successeur,
considèrent tous deux cette œuvre comme une Écriture Sainte.
Elle n'a cependant jamais été acceptée ailleurs et pas par les
Alexandrins postérieurs. Clément d'Alexandrie était influencé
par le Gnosticisme, et Origène était également entaché de
Gnosticisme. Alexandrie en était le foyer.
Le Didachè "L'Enseignement de Jésus Christ à travers les Douze Apôtres" est un
petit manuel qui, bien que de date incertaine, est généralement
considéré comme datant du début du IIe siècle. Les premiers
Alexandrins l’utilisaient comme Écriture Sainte et les Églises
égyptiennes s’en sont servies tout au long du IIIe siècle. Il
semble avoir été utilisé en Syrie aussi tard que vers l’an 400
EC (dans les Constitutions
Apostoliques), et apparaît dans certaines listes grecques du
IVe siècle. Il a été traduit à la fois en latin et en géorgien,
ce qui indique une utilisation étendue.
Le Berger de Hermas était largement utilisé dans l'Église primitive
pendant un siècle environ. Il était mentionné par Irénée et
brièvement par Tertullien qui le traitait comme une Écriture
Sainte. Origène le considérait comme apostolique et il est
inclus (de manière incomplète) dans le Codex Sinaiticus. Selon
le canon Muratorien, il a été composé vers l’an 150 EC par
Hermas, un frère de l'évêque romain de l’époque, mais de
nombreux investigateurs le datent quelques décennies plus tôt
(voir Interp. Dict.,
pp. 524-525).
Les
Lettres d'Ignace et
l'Épître à
Diognetus n'ont jamais été citées comme Écritures Saintes.
Au moins cinq livres ont été attribués à Pierre au cours des
premières années. Cependant, seules les deux lettres ont été
reconnues. Nous savons, à partir de leur acceptation par
Polycarpe et Smyrne, qu'elles étaient considérées en tant
qu'Écritures Saintes dès les premiers temps et par les disciples
de l'apôtre Jean.
L'Évangile de Pierre,
Les Prédications de Pierre
et l'Apocalypse de
Pierre ont tous eu une utilisation très tôt. L'Apocalypse
de Pierre a été adoptée par Clément d'Alexandrie et figure
dans le canon Muratorien, ce qui signifie qu'elle a été
parrainée par l'église romaine de l’époque, et par Methodius
(vers l’an 300). C’est à cette période que les assauts des
Modalistes/Gnostiques ont été lancés contre la théologie par le
biais du canon : d’où le soutien alexandrin et romain.
Les
Actes de Pierre et
Les Actes de Jean
sont les œuvres d'un disciple du Gnostique Valentinus (ibid., p.
525).
Les Actes de Paul ont
été composés par un presbytre asiatique vers le milieu du IIe
siècle. De tous les Actes pseudonymes, il est le seul à avoir
obtenu un certain soutien ecclésiastique. L'auteur a été
destitué pour la falsification, mais il a néanmoins conservé un
soutien à Alexandrie (Interp.
Dict., p. 525).
Jusqu'au milieu du IIe siècle, ce corpus littéraire semble avoir
été traité succinctement par les groupes de Jean à Éphèse et à
Smyrne de manière assez cohérente. L'Ancien Testament
constituait le corps du canon, les évangiles et les épîtres
étant reconnus et distincts très tôt. Les systèmes alexandrins
et romains ont souffert d’une grande diversité d'opinions
jusqu'à une date assez tardive pour les raisons exprimées
ci-dessus. La version syriaque était très conservatrice en
raison des problèmes évoqués ci-dessus. Ainsi, le canon y était
centré sur 22 livres, les autres canons plus tardifs étant
utilisés en Asie comme peut-être semi-canonique, bien qu'ils
aient été mentionnés comme Écriture Sainte par l’église en Asie
à partir d’Éphèse et de Smyrne.
L'Église a donc été construite sur le fondement des apôtres et
des prophètes (Éph. 2:20). L'église d’Éphèse considérait tous
les prophètes comme le fondement de la foi. Le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the
Bible
de manière tout à fait incorrecte le
terme chrétien avant
le mot ‘prophètes’
comme si Éphésiens 2:20 limitait réellement le fondement de la
foi au Nouveau Testament. C'est le mensonge de base qui
sous-tend tout le Christianisme moderne. La Révélation
[l’Apocalypse] n’est pas considérée comme étant la révélation de
Dieu à Jésus Christ, mais comme celle d'un voyant inspiré
(apparemment pas même Jean) (ibid., p. 525). La mention des
douze apôtres dans Apocalypse 21:9-14 est considérée comme étant
un développement ultérieur de l'église. C’est là que réside le
problème fondamental de la foi.
Le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the
Bible
attire à juste titre l'attention sur
l'accent mis sur les récits et les enseignements oraux qui ont
été transmis à l'église par les apôtres (par exemple
1Tim. 6:20 ; 2Tim. 1:13 ; 2Tim. 2:2) dès l’enfance (2Tim. 3:15).
L’opinion générale est que le développement décisif a eu lieu
dans la seconde moitié du IIe siècle. Le canon a alors émergé.
D’abord, les évangiles sont cités dans les écrits
ecclésiastiques et la liturgie ; ensuite, les écrits de Paul
sont cités.
Vers la fin du IIe siècle, les autres œuvres étaient alors
reconnues. La règle est devenue très simple – ce qui est
apostolique est canonique ; ce qui n'est pas apostolique n'est
pas canonique. Cela avait déjà été fait à Éphèse et à Smyrne
sous la direction de Jean et de ses disciples immédiats, tels
que Polycarpe, puis Irénée, Polycrate, etc. Le canon n’a jamais
été mis en doute/remis en question dans l'Église, car il a été
établi par les apôtres. L'Ancien Testament était cependant la
véritable Écriture Sainte, comme l’expliquent les enseignements
de Christ et les apôtres.
L'utilisation la plus ancienne des évangiles en tant qu'écrits,
et en tant qu'Écriture sainte, se trouve vers l’an 150 EC dans
2Clément iv, citant Matthieu 9:13. Justin Martyr (dans
Apologie, I. 67) (vers
l’an 150 EC) dit également, en décrivant le service chrétien,
que les mémoires des
apôtres ou les écrits des prophètes sont lus lorsque le temps le
permet. Le terme
mémoires se réfère à l'expression
apomnemoneuata
utilisée par les Grecs pour leur compréhension. Il dit ailleurs
que les apôtres sont ceux
qui ont écrit des mémoires de toutes les choses qui concernent
notre Sauveur Jésus Christ et aussi
les mémoires écrits par
(les apôtres) qui sont appelés évangiles (Apol.,
I. 33, 66).
Ainsi, Justin est témoin qu’au IIe siècle, les évangiles sont
lus de manière interchangeable avec les prophètes de l'Ancien
Testament dans la liturgie. Il s’agit là de la base de contrôle
du Christianisme. Le canon de l'Ancien Testament est ainsi
médiatisé par les évangiles.
On considérait que cela s'étendait également aux
Épîtres comme nous le voyons dans le canon de Marcion. Fils de
l'évêque de Sinope, il est venu à Rome à partir de Pontus vers
l’an 150 EC. Marcion a subi une influence dite gnostique. Il
enseignait que le Dieu des Saintes Écritures hébraïques, connu
en tant que créateur et Dieu de la justice, était une déité
inférieure et que Jésus a révélé le Dieu suprême, le Dieu de
l'amour qui était jusque-là inconnu. Ce point de vue est
peut-être similaire à l’opinion moderne selon laquelle le Père
n'était pas révélé dans les Saintes Écritures de l'Ancien
Testament, mais que c’était plutôt Christ qui était le Dieu de
l'Ancien Testament. Le fait est que les deux étaient évidents
dans l'Ancien Testament et que le Messie était l'elohim oint par
son élohim au-dessus de ses partenaires/collègues (Ps. 45:6-7 ;
Héb. 1:8-9). Ainsi, Marcion et certains des Églises du XXe
siècle ont une vue similaire ou confuse. C’est supposer que
Marcion est fidèlement enregistré. Cette vision a conduit
Marcion à rejeter purement les Écritures
Saintes de l'Ancien Testament et à
composer un canon consistant uniquement de livres chrétiens. Il
pensait que les douze apôtres avaient totalement corrompu la
doctrine de Christ. Il estimait que seul Paul était resté fidèle
à l'Évangile du Christ. Ainsi, il a établi les dix lettres de
Paul avec l'évangile de Luc qui, selon lui, était l'œuvre d'un
associé de Paul. Il a supprimé certaines sections de Galates et
de Romains et a sévèrement mutilé le texte de l'évangile pour
qu'il corresponde à ses idées. Il est accusé à tort d'avoir
modifié le texte des lettres de Paul, bien que nous sachions
maintenant qu'il ne s'agissait que de variations mineures dans
les manuscrits. C'est le premier canon enregistré que nous
ayons, même s’il est incorrect et ne reflète pas le véritable
canon tel qu'il a été reconnu. Il est donc plus correct de dire
que le canon n'était pas réduit à des listes explicites, étant
entendu qu'il s'agissait des œuvres apostoliques, y compris les
lettres de Paul. 2Pierre était inclus, comme nous l’avons vu.
Les textes de l’ensemble du Nouveau Testament, tel que nous le
connaissons, ont été préservés et mentionnés par l'église dès le
moment où ils ont été fixés par les apôtres, assistés peut-être
par leurs scribes dans l'église.
Il est probable que Marcion ait forcé les autres éléments de
l'église à considérer un canon distinct du Nouveau Testament.
Jusqu'alors, les écrits n’étaient que des ajouts au canon de
l'Ancien Testament. Son rejet du canon de l'Ancien Testament est
la clef centrale des doctrines gnostiques qui cherchent à
éliminer Dieu et Sa loi de la foi dite Chrétienne. Cette
doctrine gnostique est la doctrine la plus prolifique et la plus
insidieuse qui existe au XXe siècle. En fait, si l’on demandait
aux écrivains de l'Église primitive de regarder le XXe siècle,
ils diraient sans aucun doute que la foi gnostique telle qu'elle
était pratiquée à Alexandrie, ainsi que les mystères tels qu'ils
étaient pratiqués à Rome, avait usurpé la foi. En outre, ils
seraient bien en peine de trouver leur marque originale de
Christianisme apostolique, sa perception/vision des Écritures
Saintes et sa cosmologie, en vie sur la planète.
Marcion est allégué pour avoir exalté Paul au même rang que les
douze apôtres, de sorte que ce legs est également considéré
comme étant le sien (Interp. Dict., p. 526). Cependant, Paul s’est vu accorder cet
honneur par 2Pierre et nous savons donc que c'était également
une opinion de l'Église primitive.
Le dictionnaire
Interpreter’s Dictionary of the
Bible soutient que les lettres pastorales ont
peut-être même été éditées pour pouvoir traiter de l'hérésie de
Marcion et que, de cette façon, le canon Catholique a été
développé principalement comme une réaction anti-Marcionite
(ibid.). Ce point de vue attribue une position Catholique claire
comme existant à cette époque et c'est tout simplement une trop
grande construction à mettre sur la question. L'Église ne
pouvait pas être considérée comme existant en tant qu’entité
Catholique à cette époque. En effet, cette position ne devait
pas être atteinte avant Constantinople en l’an 381, lorsque la
faction Athanasienne a finalement obtenu son premier empereur
baptisé et, par là même, un patronage durable. Ce fut Polycarpe,
résolument non-Catholique, qui a dénoncé Marcion comme étant le
“premier-né de Satan”. Marcion était le plus organisé des faux Chrétiens
non-Romains (et non Modalistes), ayant des centaines d'églises
tant à l’Est qu’à l'Ouest, et une lignée d’évêques qu’il avait
initiés. Les gnostiques, généralement moins organisés,
existaient au sein de l'église chrétienne et exerçaient
finalement une grande influence sur elle. Leurs doctrines
étaient en accord avec la pensée de l'époque, qui cherchait à
éviter la loi de Dieu. Ils étaient les véritables antinomiens et
leurs successeurs sont les charismatiques de l'époque moderne
qui prônent la grâce et
non la loi.
Les arguments ont eu lieu entre les écoles quasi-gnostiques et
modalistes et se sont poursuivis entre ces écoles jusqu'au IVe
siècle. Chacun de ces groupes a épousé le plus fabuleux des
écrits qui, pour l'essentiel, ont été rédigés pour soutenir
leurs thèses, mais attribués aux saints de l'Église primitive.
Ils ont écrit les évangiles de Pierre, de Thomas, de Philippe et
de la Vérité, ainsi que les Actes de Pierre, Thomas et Jean,
etc. Ils n'avaient aucune difficulté, lorsqu’ils étaient libérés
des Saintes Écritures de l'Ancien Testament, à tordre le Nouveau
Testament, particulièrement dans ses passages difficiles
(2Pierre 3:16). Le rejet de ces fausses œuvres a été exprimé par
écrit par Serapion, évêque d'Antioche, dans sa lettre à l'église
à Rhossus où il dit, en rejetant le faux évangile de Pierre :
nous recevons Pierre et les autres apôtres comme Christ, mais
nous rejetons les écrits qui leur sont faussement attribués, car
nous savons que de tels écrits ne nous ont pas été transmis
(Euseb. Hist., VI.
12.3).
Il est donc clair que l'Église primitive et les apôtres ont
transmis à l'Église d'Asie Mineure un canon d'Écritures Saintes
auquel Sérapion pouvait se référer dès le milieu du deuxième
siècle. Cela concorde avec les textes de Justin, Polycarpe et
Irénée que nous avons vus. Par conséquent, l'Église Apostolique
ou Unitarienne et Sabbatarienne avait très tôt une vision qui
était cohérente. La soi-disant Église orthodoxe qui rejetait, à
ce moment-là, la Pâque en faveur d’Easter/Pâques [païenne] et
s'acheminait vers le culte d'adoration du dimanche, avait
d'autres vues.
Dans les milieux orthodoxes, l'élévation des lettres de
Paul s'est faite plus lentement et moins clairement. Vers l’an
180 EC, Méliton de Sardes dressa une liste "des livres anciens,"
qu'il a appelés "les livres de l'Ancien Testament" - une
expression qui implique qu'il y avait quelque chose comme une
agrégation de "livres nouveaux" ou de "livres du Nouveau
Testament" ; mais il n'a pas lui-même inventé cette dernière
expression, et il n'indique pas clairement quels livres il
aurait inclus sous une telle description. Théophile d'Antioche,
son contemporain, cite Matthieu et Jean, et mentionne ce dernier
comme l'un des "Porteurs de l’Esprit" [pneumatophoroi] ; mais,
bien qu'il utilise librement les lettres de Paul, les
Pastorales, l’Épître aux Hébreux et 1Pierre, il ne semble pas
les considérer comme des Écritures Saintes. Athenagoras, un
apologiste Athénien de la même époque, fait appel aux évangiles
sous la même formule [phesin] quant aux Prophètes, et cite des
phrases de Paul de manière à suggérer que les paroles de
l'apôtre ont la même autorité divine que les livres hébreux.
Tatien, en préparant son harmonie des évangiles, le Diatessaron
(vers l’an 170 EC), semble avoir employé nos quatre évangiles et
aucun autre, ce qui indique que depuis l’époque de Justin, les
quatre avaient acquis une prééminence incontestée (Interp.
Dict., p. 527).
L'opinion selon laquelle les quatre évangiles ont acquis une
prééminence à l'époque de Justin ne repose sur aucun fondement
certain. D’après les commentaires de Justin, il ne semble n’y
avoir aucun doute quant à la suprématie des quatre évangiles. En
effet, il ne semble y avoir de doute dans ces églises
apostoliques sur ce qui constituait les Saintes Écritures dès le
temps où elles ont été écrites. Le point clef ou essentiel est
que l'Ancien Testament a toujours été au centre de l’exposé du
Nouveau Testament. L'Ancien Testament n'a jamais été diminué
dans l’Église apostolique primitive. Les mouvements visant à
affirmer que le Nouveau Testament est la seule Écriture Sainte
ont toujours été et sont, intrinsèquement antinomiens
gnostiques, et constituent un faux Christianisme.
Les écrivains en ont rejeté certaines à mesure qu’ils devenaient
plus influencés par les gnostiques et le lien entre les Romains
et les Alexandrins. Jérôme rapporte (vers l’an 390 EC) que
Tatien a rejeté deux des lettres de Paul (probablement 1 et 2
Timothée), mais a accepté Tite.
F. W. Beare dans son ouvrage
Interpreter’s Dictionary of the
Bible
rapporte que les martyrs de Scilla, en
Afrique du Nord, ont dit au magistrat qu'ils gardaient dans leur
cabinet :
“…nos
livres et les épîtres du saint homme Paul”. Ces livres semblaient inclure les Écritures Saintes de l’Ancien Testament
et les évangiles qui sont ainsi regroupés ; les épîtres ne sont
pas comptées parmi les
“livres”,
mais se voient accorder une place dans le même cabinet (p. 527).
L’Ancien Canon soi-disant Catholique ou Universel
Nous nous intéressons ici à un certain nombre d'éléments : Le
Fragment Muratorien, Clément d'Alexandrie, Irénée et Tertullien.
À la fin du IIe siècle, nous constatons qu'un canon existe et
qu'il est reconnu dans tous les milieux de l'Église, à quelques
variations près. Cela a donné lieu à la plus ancienne liste
romaine, connue sous le nom de Canon de Muratorio. Il est
important de noter qu'Irénée est venu à Rome de Polycarpe à
Smyrne avant de devenir évêque de Lyon (voir le document
La Distribution Générale des Églises Observant le Sabbat (No.
122)).
L'examen de ses écrits, de ceux de Clément d'Alexandrie et des
écoles de cette ville, ainsi que de ceux du Carthaginois
Tertullien, à la fois juriste et presbytérien, salué comme le
premier grand représentant du christianisme latin et devenu
montaniste dans sa vie ultérieure, nous permet de penser qu'il y
avait un point commun sous-jacent. Tous ces auteurs, ainsi que
le Canon de Muratorio, sont considérés comme étant
dans une entente
remarquable et démontrent l'étonnante continuité des idées
existant à l'époque. Cependant, les points de vue des premiers
apologistes tels qu'Irénée sont résolument Unitariens
subordinationistes et peuvent difficilement être décrits comme
catholiques parce que les doctrines qu'ils épousent sont en
complète contradiction avec celles qui ont été soutenues par la
faction athanasienne et ce que nous comprenons comme étant le
Catholicisme depuis les Conciles de Nicée, Constantinople et
Chalcédoine (voir le document
La Première Théologie de la Divinité (No. 127),
cf. Interp. Dict., p.
527).
Le Canon Muratorien est une liste de livres du Nouveau Testament
accompagnée de brèves remarques sur leur origine et leur
authenticité. Il a été trouvé sous forme de manuscrit à Bobbio
au VIIIe siècle et a été conservé dans la bibliothèque
Ambrosienne à Milan. Il a été publié par Ludovico Antonio
Muratore en 1740. Il s'agit d'une traduction en latin barbare
d'un original grec, rédigé à Rome quelques années avant la fin
du IIe siècle (Interp. Dict., p. 527),
Bien que le début soit perdu, il ne fait aucun doute qu'il
s’agit des évangiles de Matthieu et de Marc, car Luc et Jean
sont cités comme les troisième et quatrième évangiles. Il dit
ceci à propos des évangiles, ce qui montre que l’opinion du IIe
siècle était que les évangiles étaient l'oeuvre inspirée de
l'Esprit Saint.
Bien que différents fondements [principia] soient
enseignés dans les différents livres des évangiles, néanmoins
cela ne fait aucune différence pour la foi des croyants ; car
dans tous ces livres, tout est déclaré par le seul Esprit
dirigeant concernant la Nativité, la Passion, la Résurrection,
la conversation avec ses disciples et son double avènement. (cf.
Interp. Dict. p. 527)
Beare soutient que
l'inspiration divine et l'unité essentielle des quatre évangiles
ne pourraient pas être plus explicitement affirmées (ibid.).
La liste continue ensuite avec les Actes, puis énumère les
treize lettres de Paul, les trois pastorales jointes à Philémon.
Elle déclare que ces lettres sont des écrits
pro affectu et dilectione
[par l'affection et amour personnels] : elles sont
tenues pour sacrées dans l'estime de l'Église catholique dans l'ordre de
la discipline ecclésiastique (Interp.
Dict., ibid.).
Le canon utilise ici le terme
catholique dans son
sens d'universel
plutôt que de Catholique
Romain comme on l'entend aujourd'hui.
Beare note que le canon fait référence à
certaines lettres
contrefaites sous le nom de Paul par les Marcionites et
“plusieurs autres qui ne peuvent pas
être reçues dans l'église catholique, car le fiel ne doit pas
être mélangé avec le miel” (ibid., citant le canon).
Il affirme ensuite l'épître de Jude et deux épîtres de Jean
(apparemment 1 et 2Jean, mais n’oubliez pas que les trois sont
anonymes). Il affirme également l'apocalypse
de Jean et de Pierre, mais déclare que le Berger d’Hermas ne
peut pas être lu à haute voix aux services de la congrégation,
ni parmi les prophètes, ni parmi les apôtres, car Hermas l’a
écrit :
… tout récemment, à notre époque, dans la cité de Rome,
pendant l'épiscopat de son frère Pius (ibid.).
Ce canon reconnaît vingt-deux du canon existant, incluant les
évangiles, les treize lettres de Paul, trois lettres dites
catholiques (1 et 2Jean et Jude) et la Révélation
[l’Apocalypse]. Il inclut deux œuvres apocryphes, la Sagesse de
Salomon et l'Apocalypse de Pierre, dont il admet que certains
évêques ne permettront pas la lecture dans les églises.
L'acceptation de la Sagesse, même reconnue comme étant un
Pseudonyme a été faite sur l'ancienneté du texte (Beare
Interp. Dict., ibid.).
Clément d'Alexandrie montre l'acceptation des quatre évangiles,
de l'évangile égyptien (Strom. II. 93. 1 ; cf. ibid.), de
quatorze œuvres de Paul qui incluent Hébreux, suivant son maître
Pantaenus. Il cite Paul non pas en tant qu’Écriture Sainte mais
de concert avec l'enseignement du Christ comme interprétation
des Saintes Écritures de l'Ancien Testament. Il utilise
également 1Pierre, 1 et 2Jean et Jude (Eusèbe dit qu'il les a
tous commentés) et l’Apocalypse. Il utilise également les œuvres
apocryphes de l'Apocalypse de Pierre, du Berger, des
Prédications de Pierre, de Barnabé et de 1Clément, mais
celles-ci ne constituent pas ce qu'il considère comme la
substance du canon.
La compilation la plus authentique et la plus étendue des
Saintes Écritures compilée au IIe siècle est celle d’Irénée. En
examinant ses œuvres, nous pouvons détecter des citations des
quatre évangiles, de douze lettres de Paul et sans doute que
Philémon est omis par pur hasard (Beare, op. cit.). Il cite
1Pierre et 1 et 2Jean. L'omission de 3 Jean n'est pas non plus
significative (Beare, ibid.), sans doute omise dans les mêmes
circonstances que Philémon. Il cite également l’Apocalypse. Il
cite Hébreux, mais Beare semble penser que ses citations
indiquent une moindre estime. Son enseignant, Polycarpe citait
aussi Pierre. Nous savons que [l’épître aux] Hébreux faisait
partie de leur canon. Nous pouvons donc déduire que les
quartodécimans unitariens du IIe siècle descendant de l'apôtre
Jean avaient un canon complet, tel que nous le connaissons
aujourd'hui. Ils acceptaient également le Berger de Hermas en
tant qu’enseignement. L’altération de la doctrine de
l'Antichrist peut être corrigée et comprise à partir d’Irénée
comme nous l’avons vu plus haut dans ce document.
Selon Irénée, les évangiles sont les quatre piliers d'une unité
donnée par Dieu.
Comme nous nous trouvons dans quatre parties du monde et
dans quatre vents universels, et comme l'Église est dispersée
sur toute la terre, et que l'Évangile est le pilier et le
rempart de l'Église et le souffle de vie, il est logique qu'elle
ait quatre piliers, quatre souffles et quatre ailes, respirant
l'immortalité de tous les côtés et animant les hommes pour une
vie nouvelle. Il est donc évident que la Parole, le Créateur de
toutes choses... s’étant manifesté à l'humanité, nous a donné
l'Évangile sous une forme quadruple maintenue par un seul Esprit
(Iren., Hér. III.11.8).
Irénée dit très clairement que
les Écritures sont
parfaites dans la mesure où elles ont été prononcées par la
parole de Dieu et Son Esprit. (Iren.
Hér. II. 28.2)
Ainsi, la doctrine de l'inspiration des Saintes Écritures est
considérée comme étant la doctrine de l'Église primitive. Les
Écritures Saintes inspirées et parfaites étaient l'Ancien
Testament, inséparable du Nouveau Testament et interprété par
celui-ci.
Irénée attribue également le symbolisme des Chérubins aux
apôtres : l’homme étant Matthieu, le veau Luc, l'aigle Marc et
le lion Jean. (Ces attributions sont différentes selon les
auteurs ultérieurs (voir aussi le document
La Signification de la Vision d'Ézéchiel (No. 108)).
Le canon est donc un produit de l'Église apostolique qui a été
transféré à Rome.
C'est de là qu'émerge le premier représentant du Christianisme
latin et de son vocabulaire, Tertullien. Après Irénée, il a
épousé pendant vingt ans le Christianisme latin avant de se
tourner vers le Montanisme et de dénoncer le laxisme moral de
l'Église latine telle qu’elle émergeait de Rome. Il considérait
les évangiles comme l’Instrument théologique (plutôt que le
Testament) étant un terme juridique et ayant donc force de la
loi. Ils ont été écrits par les apôtres ou leurs disciples
directs. L'autorité de ces derniers repose sur celle de leurs
maîtres, “ce
qui signifie celle de Christ, car c’est lui qui a fait des
apôtres leurs maîtres” (Tert.
Marcion, IV. 2). Il considère qu’un seul évangile ne fait autorité
en soi et certainement pas l'évangile de Luc en soi tel que
choisi par Marcion.
"Luc n'était pas un apôtre, mais seulement un homme
apostolique ; non pas un maître, mais un disciple et donc
inférieur à un maître.... En effet, si Marcion avait publié ses
évangiles au nom de Paul lui-même, l’autorité unique du
document, dépourvu de tout appui des autorités précédentes, ne
serait pas une base suffisante pour notre foi (ibid., cf. Beare,
p. 528).
Les évangiles ne peuvent donc pas se suffire à eux-mêmes, et ils
doivent être soutenus par les Saintes Écritures de l’Ancien
Testament qu'ils interprètent. Telle était l’opinion de toutes
les sections de l'Église. L’opinion selon laquelle l'autorité de
l'Église est dévolue à la succession est dérivée de cette
logique exprimée dans le premier élément, mais en ignorant les
sentiments que Tertullien a exprimés dans le deuxième élément
ci-dessus. Ainsi, l'église ne peut parler que selon la loi et le
témoignage (Ésaïe 8:20) et ne peut en aucun cas les modifier.
Tertullien considérait que le canon était constitué des quatre
évangiles, des Actes, des treize lettres de Paul, de
l’Apocalypse, de 1Jean, de 1Pierre et de Jude. Il attribue
Hébreux à Barnabas et lui accorde une autorité suffisante. Il a
donc vingt-deux livres du canon central avec l’Épître aux
Hébreux ajoutée et le Berger de Hermas inclus comme une
référence alors qu’il était Latin, mais rejeté une fois qu’il a
rejeté Rome.
Tertullien, dans son optimisme initial, a exprimé l’opinion que
Rome occupait une place importante dans la foi. Rome :
mêle la loi et les prophètes en un seul volume avec les
écrits des évangélistes et des apôtres, d’où elle s’imprègne de
sa foi (Tert. Presc. Hér.
XXXVI).
Il a écrit :
Si je ne parviens pas à régler cet article de notre foi
par des passages... de l'Ancien Testament, je prendrai dans le
Nouveau Testament une confirmation de notre point de vue...
Voici donc je trouve dans les évangiles et dans les apôtres un
Dieu visible et invisible (Adv.
Prax. XV).
Nous voyons ici le subordinationisme qu'il faisait
progressivement évoluer vers la structure tripartite qui
deviendrait finalement la Trinité. Pourtant, il défendait ici la
suprématie des Saintes Écritures de l'Ancien Testament et des
deux déités/divinités, la visible et l'invisible. Ainsi, à cette
époque, nous voyons la Bible comme un seul volume basé sur la
loi et les prophètes. Tertullien fut désillusionné par
l'immoralité de Rome et son échec à adhérer aux principes de la
foi contenus dans la loi, il les a dénoncés et est devenu
Montaniste.
L’Effet du Codex
Au IIe siècle, les scribes ont commencé à utiliser un codex au
lieu d'un rouleau de papyrus qui exigeait que les bandes soient
collées ensemble bout à bout et ne pouvaient donc commodément
pas faire plus de trente pieds (9,14 mètres) de long. C'était à
peu près suffisant pour contenir un seul évangile ou une autre
grande œuvre, par exemple l’Apocalypse. Avec le codex, les
feuilles étaient pliées ensemble en cahiers de trois ou quatre
feuilles, puis cousues ensemble, cahier par cahier. Ainsi, le
quadruple évangile est probablement issu d'un seul codex. Il
s'agit probablement du système à un seul volume dont nous avons
parlé plus haut. C'était le début du concept de la Bible comme
un seul livre. Ce concept a également pris effet à partir du
deuxième siècle, soulignant ainsi l'unité des Saintes Écritures.
Les rouleaux pouvaient être jetés, mais pas le codex. Ils
étaient reliés ensemble jusqu'à ce que le volume s’use. Ainsi,
le canon en tant que liste fixe était important pour la
compilation des textes.
Le Canon pour les Églises Grecques et Latines
Au IIIe siècle, le canon avait vu le jour. Il n’y avait que des
points mineurs de désaccord. Les Quartodécimans unitariens
apostoliques étaient clairs sur leur canon de Smyrne à Lyon.
L’épître aux Hébreux était également assurée à Alexandrie. Ce
n'était pas le cas de 2 et 3 Jean, ni de 2 Pierre, dans la
mesure où ils n'étaient pas reconnus partout.
L'église Syrienne était encore fixée sur les vingt-deux livres
du canon central et les autres œuvres comme des addenda. Cette
situation n'y fut définitivement résolue qu’aux Ve et Vie
siècles.
Origène a succédé à Clément à la tête de l’école d’Alexandrie et
a contribué à la controverse autour du canon au sein de la
communauté alexandrine/latine. Il a terminé son oeuvre à Césarée
en Palestine après avoir eu un différend avec son évêque à
Alexandrie. Il soutenait qu'il y avait des significations
spirituelles dans les Saintes Écritures grâce auxquelles nous
pouvions “vérifier une signification de Dieu dans
ces Saintes Écritures que nous croyons inspirées de Lui” (On First Principles
IV. 15-16).
Ainsi, l'inspiration des Saintes Écritures était soutenue dans
l'école d’Alexandrie, ainsi que dans les écoles de Smyrne et des
Apôtres en Occident. Origène a dressé une liste de ces textes
qu'il considérait reconnus par toutes les écoles et de ceux
qu’il considérait comme contestés. Parmi les textes reconnus, il
inclut les quatre évangiles et les lettres de Paul (quatorze), y
compris Hébreux (même s’il sait qu’ils ne sont pas de Paul et
qu’ils sont contestés par certains), Actes, 1Jean, 1Pierre et
Apocalypse. Il inclut parmi les œuvres
contestées, Jacques,
2Pierre, 2 et 3Jean. Il a apparemment classé le
Berger de Hermas parmi
les œuvres contestées également (Beare. ibid., p. 529). Le canon
est ainsi connu. Il a été fixé dans les églises apostoliques
comme nous l’avons vu au IIe siècle, mais ici à Alexandrie et
par rapport aux autres Églises d'Orient, il y a encore des
contestations de ces quelques textes. Il cite l'Épître de
Jacques et ne doute pas que celle de Jude soit écrite par le
frère du Seigneur. Il accepte Apocalypse, mais il affirme que
Jean, le fils de Zébédée :
“a
écrit l'Apocalypse, bien qu’on lui ait ordonné de se taire et de
ne pas écrire les paroles des sept tonnerres”
(Beare, ibid.).
Ce sentiment s'est concrétisé par un rejet massif de la
Révélation [l'Apocalypse] à Alexandrie peu de temps après. Cela
découle entièrement des influences gnostiques sur la cosmologie
des sectes qui se développaient alors à Alexandrie et à Rome. Il
utilise le Didachè et l'Épître de Barnabé bien qu'il ne les
considère pas comme étant canoniques.
Nous passons ensuite à Dionysius d'Alexandrie concernant le
questionnement de l'Apocalypse.
Dionysius est devenu le chef de l’école à Alexandrie vers l’an
231 EC et par la suite a été nommé évêque. Il a remis en
question le fait que ce texte ait été écrit par Jean, mais n’a
pas contesté son droit à figurer dans le canon. Il soutenait
qu’elle était si complètement différente du style de Jean
qu’elle avait un autre auteur. Ce sentiment est vrai, car il
s’agit de la Révélation (Apocalypse) de Dieu à Jésus Christ et
nous pourrions nous attendre à une certaine différence de style,
étant donné qu’elle est basée sur les déclarations d'un tiers.
La plupart des autres disciples d'Origène l'ont entièrement
rejeté. Plusieurs de ces hommes sont devenus les évêques les
plus influents de l’époque. Plusieurs de ceux qui l'ont rejeté
l'attribuaient à l'hérétique Cerinthus. Les véritables raisons
du rejet de l'Apocalypse résidaient dans le fait que la
structure millénaire de l'oeuvre était en contradiction avec
l’héritage gnostique antinomien d'Alexandrie et le concept de
l’ascension céleste au ciel dont Justin Martyr avait déclaré
plus tôt étaient le moyen par lequel vous pouviez
identifier/reconnaître les non-chrétiens qui prétendaient être
chrétiens. Cette école a été rejointe par l'école de Lucien
d'Antioche dans le rejet de l’Apocalypse. Les disciples de
Lucien avaient Arius et Eusèbe de Nicomédie parmi plusieurs
autres et peut-être ce rejet de l'Apocalypse a-t-il contribué à
leur échec de comprendre pleinement la structure unitarienne, et
à la défendre de manière convaincante à Nicée en l’an 325 EC.
La Révélation [l’Apocalypse] a été défendue par Methodius
d'Olympus et, en Occident, le livre est resté incontesté tant à
Rome et ses dépendances que dans le système non catholique (voir
le document
La Distribution Générale des Églises Observant le Sabbat (No.
122)).
Les églises grecques l'ont finalement admis dans leur canon,
mais il manque dans un tiers des manuscrits existants du Nouveau
Testament. Dans les églises syriennes, il n'a jamais été admis
au canon, sauf chez les monophysites (Beare, ibid.).
À partir de l’an 303 EC, l'Empereur Dioclétien a entrepris la
persécution la plus systématique de l'Église. Elle a duré trois
ans en Occident, mais environ une dizaine d’années en Orient.
L'Église a été confrontée à la destruction totale de ses
bâtiments et de ses bibliothèques, tant communautaires que
personnelles. Elle devait donc décider de ce qui pouvait être
remis et des ouvrages les plus sacrés ou canoniques qui ne
pouvaient l'être. L'une des parties considérait que la remise de
n'importe quel ouvrage était inadmissible et qualifiait ceux qui
le faisaient de traditores.
C'est ainsi qu'est née l'âpre dispute des Donatistes. Ainsi, la
persécution a permis de déterminer les livres qui étaient tenus
en grande estime comme les œuvres sacrées ou canoniques. Les
autres ont été systématiquement éliminés de manière à ce qu’ils
deviennent accessibles aux érudits.
Il faut se rappeler que les conflits étaient en grande partie
menés parmi ce que nous considérons comme les éléments non
apostoliques. Mais même là, la consolidation était inévitable.
L'histoire ecclésiastique qu'Eusèbe de Césarée a achevée vers
l’an 325 EC ou à l’époque du concile de Nicée, reflète encore
plus ou moins la position relevée par Origène. Il mentionne les
sept épîtres soi-disant catholiques, mais il note que celles de
Jacques et Jude sont contestées (II. xxiii. 25) et classe
ailleurs Jacques, Jude, 2Pierre et 2 et 3Jean parmi
“les écrits contestés qui sont néanmoins
connus de la plupart”
(III. xxv. 3). Il cite l'Apocalypse comme étant reconnue
“si par hasard, elle semble correcte”, puis l'énumère quelques lignes plus
loin parmi les livres faux. Ce point de vue découle peut-être de
la difficulté qu’avaient la plupart des gens à comprendre le
texte. Aujourd'hui, avec le bénéfice de l'histoire, nous
trouvons toujours qu’il est difficile, et la soi-disant église
orthodoxe l'ignore autant que possible et a délimité son
interprétation par un concile.
Les vues d'Eusèbe sur le canon étaient d'une extrême importance
puisque Constantin le chargea de préparer 50 copies des Saintes
Écritures sur vélin pour les lui envoyer à Constantinople.
Malheureusement, toutes ces copies ont été perdues.
D'autres listes grecques du canon étaient disponibles au IVe
siècle. Cyril de Jérusalem énumère vingt-six de nos vingt-sept
livres. Il a exclu Apocalypse. Cette exclusion de l'Apocalypse
est en fait la même structure que celle de la Bible Gothique.
Epiphanius de Constantia à Chypre l'inclut avec les autres dans
sa liste. Comme nous l'avons vu, le rejet de l'Apocalypse semble
être basé sur des considérations politiques, dont la moindre
n'est pas la domination du monde à partir de Jérusalem et la
prophétie pas très bien déguisée concernant la destruction de
Rome (Apoc. les chapitres 17-18 et 21-22).
Grégoire de Nazianze a donné la même liste que Cyril, mais
Athanasius, dans sa trente-neuvième Lettre Festive écrite en
l’an 367 EC, donne une liste
des livres canonisés qui
nous ont été transmis et que l'on croit être divins. Il
énumère les livres de l'Ancien Testament, puis les vingt-sept du
Nouveau Testament.
Toutes les listes ci-dessus énumèrent les sept lettres
soi-disant catholiques comme un groupe. Les listes ne diffèrent
qu'en ce qui concerne l'Apocalypse, et parfois l'Épître aux
Hébreux est citée en dixième et parfois en dernier. Les évêques
de l'école d'Antioche, Jean Chrysostome de Constantinople,
Theodoret de Cyrrhus, n'utilisent ni l'Apocalypse ni les quatre
lettres catholiques mineures - 2 et 3 Jean, 2 Pierre et Jude.
Cela est peut-être compréhensible étant donné leur Platonisme et
la manière dont le mysticisme devait affecter leur théologie.
L'effet net est qu'à la fin du IVe siècle, une partie
considérable de l'église grecque ne reconnaissait qu’un canon de
base de 22 livres. Beare note que la section des
Constitutions
Apostoliques, publiée en Syrie vers l’an 400 EC, énumère les
vingt-sept livres en entier, à l’exception de l’Apocalypse, et y
ajoute 1 et 2Clément. Ce canon a effectivement été ratifié par
le Concile Quinisexte de Constantinople de l’an 692. On le
confond parfois avec le Concile de Constantinople de l’an 381
qui s'est réuni pour une raison différente.
Il n'existe aucune liste entre celle de Tertullien et celle de
Jérôme pour l'église Occidentale mais nous savons par Irénée
qu’elle était telle que nous la comprenons maintenant en
substance sinon en séquence. Leur utilisation générale confirme
l'existence et la structure du canon, mais, comme on pourrait
s'y attendre, les œuvres mineures sont rarement, voire jamais
citées. Les quatre évangiles, les Actes, les treize lettres de
Paul, 1Jean et 1Pierre et Apocalypse sont systématiquement
utilisés (par Cyprien, Lactantius et autres) comme Écritures
Saintes. Aucun écrivain latin de l’époque ne fait usage des
évangiles apocryphes, des Actes ou des apocalypses apocryphes.
Ils sont rarement mentionnés, sauf lorsqu’ils sont condamnés
comme hérétiques.
Après Nicée et la restauration de la faction unitarienne au
pouvoir par Constantin vers l’an 327 EC environ, l'église Latine
connaît quelques conflits entre les deux factions. Hilaire,
évêque de Poitiers, fut banni pour son opposition au soi-disant
Arianisme (357-361). Il a été le premier ecclésiastique latin à
citer Hébreux comme étant celui de Paul. L’épître n'était pas
considérée comme tel jusqu'à ce moment-là. Elle était
généralement considérée comme étant l'œuvre de Barnabas sous la
direction de Paul.
Jérôme, dans sa traduction de la Bible en latin, qui est devenue
la Vulgate dans l'église occidentale, a inclus les vingt-sept
livres de notre canon. C’est dans sa lettre à Paulinus (épître
53, vers l’an 385 EC) que l'on trouve la première reconnaissance
du corps des sept lettres soi-disant catholiques. Il fait
remarquer que celles de Jacques et Jude avaient été contestées,
mais qu'elles avaient acquis de l'autorité avec le temps et
l’usage de l'église. Il dit que 1 et 2Pierre diffèrent tellement
dans leur style que l'apôtre a dû utiliser différents
“interprètes” pour les composer. Il
reconnaît 1Jean comme étant généralement approuvée, et note 2 et
3Jean comme étant l'oeuvre de Jean le presbytérien. Il soutient
également que le témoignage ancien et répandu d’Hébreux et
d’Apocalypse justifie leur utilisation comme canoniques et
ecclésiastiques.
Jérôme était soutenu par le Pape Damasus. Cependant, le canon
utilisé par Rufinus d'Aquileia et Augustin d'Hippone montre,
sans dépendre de Jérôme, qu'ils ont le même canon. Ambroise de
Milan et Hilaire de Poitiers sont en accord essentiel (Beare,
ibid., p. 531).
Le canon a été examiné lors des Conciles d'Afrique du Nord, à
savoir à Hippone en l’an 393 EC et à Carthage en l’an 397 EC.
Augustin a présidé les deux conciles. Le canon 39 du Concile de
Carthage décrète que :
… mis à part les Écritures Saintes canoniques, rien
d’autre ne peut être lu dans l'église sous le nom d'Écritures
Saintes divines.
Le Concile énumère les livres de l'Ancien Testament et poursuit
en disant :
Du Nouveau Testament : des évangiles quatre livres ; des
Actes des Apôtres, un livre ; des épîtres de Paul l'apôtre,
treize ; du même, aux Hébreux, une ; de Pierre l'apôtre, deux ;
de Jean, trois ; de Jacques, une ; de Jude, une ; l'Apocalypse
de Jean, un livre.
Le Canon de l’Église Syrienne
Le canon dans l'église syrienne est considéré comme obscur
jusqu'à la formulation de la Peshitta au Ve siècle. Bien qu'ils
aient conservé une vieille version syriaque des quatre
évangiles, qui a survécu dans deux manuscrits, elle semble avoir
été supplantée par le Diatessaron de Tatien. Vers la fin du IIe
siècle ou au début du IIIe siècle, le livre des Actes et les
lettres de Paul ont été traduits en syriaque, probablement par
Tatien. Cela peut avoir abouti à la situation où au IVe siècle,
le canon syriaque se composait du Diatessaron, des Actes et des
lettres de Paul. Il y avait quinze lettres avec l’ajout de la
Troisième Épître aux
Corinthiens, qui n'existe que dans les versions arménienne,
copte et latine. Ce canon de dix-sept livres est utilisé par
Ephraem d'Edessa (vers l’an 320-373 EC) et par Afraates, son
contemporain, et il cite comme faisant autorité dans la Doctrine
d'Addai, composée vers l’an 370 EC à Edessa. Dans une liste,
datant vers l’an 400 EC, les évangiles ont remplacé le
Diatessaron, et 3Corinthiens a été supprimé. Beare pense que
cela indique qu'ils se conformaient aux Grecs sous l'influence
de l'école d'Antioche (p. 531). La dernière version, celle
considérée comme la Peshitta, a été réalisée sous l'influence de
l'évêque Rabbula de Edessa dans le premier quart du Ve siècle.
Ce texte contenait les quatre évangiles (séparés), Actes,
quatorze lettres de Paul et trois lettres catholiques, Jacques,
1Pierre et 1Jean. À partir de ce moment, l'épiscopat syrien
s’est efforcé de supprimer le Diatessaron. Theodoret de Cyrrhus
en détruisit plus de deux cents copies et il n'en subsiste
qu’une seule feuille de vélin sur laquelle figure un fragment du
texte grec.
À partir du Ve siècle, les controverses Monophysites/Diphysites
divisent l'église syrienne. À l'Est, elle devient Nestorienne et
à l'Ouest, Monophysites ou Jacobites, comme on les appelle. Les
Nestoriens ont continué à s'en tenir à la Peshitta originale,
qui a servi de base aux plus anciennes versions persanes et
arabes. C’est la base de l'une des versions dont disposaient les
Arabes et donc l'Islam. Une révision de la Peshitta fut préparée
en l’an 508 EC pour l'évêque Philoxenus. Cette oeuvre, basée sur
un bon manuscrit grec, incluait les sept lettres catholiques et
l'Apocalypse.
Une autre révision a été effectuée par Thomas de Harkel en l’an
616 EC, mais cette version n'a pas atteint l'autorité de la
Peshitta. Ainsi, l'église syrienne avait un canon central de
vingt-deux livres qui excluait les quatre lettres catholiques
mineures et l'Apocalypse.
Le canon des églises s’est cependant maintenu tel que nous le
connaissons aujourd’hui, avec des développements mineurs.
L'Église éthiopique a ajouté huit livres aux vingt-sept d’un
recueil de décrets appelé
Synodus, et ont ajouté également les
Clémentins. Jean de
Damas, vers l’an 730 EC, a ajouté les
Constitutions Apostoliques qu'il a attribuées à Clément à sa liste
du Nouveau Testament. Dans l'Église latine au Moyen Âge, la
fausse Épître aux
Laodicéens, qui avait été publiée au VIe siècle, fut
ajoutée, comme quinzième lettre.
Lors de la Réforme au XVIe siècle, Érasme, Luther, Carlstadt,
Zwingli et Calvin et certains Romains ont à nouveau discuté des
livres contestés, mais n'ont pas modifié le canon ou la
pratique.
La Position Finale
Le Concile de Constantinople a été convoqué par le premier
empereur athanasien
ou
catholique, Theodosius, né en Espagne. Il avait été nommé par Gratien, lui-même
Unitarien. Constantin avait été baptisé Unitarien (par Eusèbe de
Nicomédie), tout comme les empereurs suivants, dont Valens. Les
Vandales, les Alains Suèves, les Hérules et les Goths, etc. ont
été convertis à l’Unitarisme. Ce Concile de l’an 381 EC à
Constantinople,
avec la montée en puissance de la faction trinitaire, est la
date correcte du début de l'Église Romaine Catholique. Nicée n’a
été qu’une courte victoire pour les Trinitaires, puisque
Constantin a rétabli les évêques unitariens au pouvoir et a
renversé les Trinitaires deux ans plus tard.
Le Concile de Constantinople de l’an 381 EC n'a pas été convoqué
pour discuter du canon. Mais ce concile a effectivement établi à
long terme l'autorité des athanasiens désormais appelés
"catholiques". Athanasius avait réintégré l'Apocalypse dans sa
liste du canon qui avait fait l'objet d'un litige entre les
Cappadociens (par exemple Grégoire de Nazianze).
Les Écritures Sacrées auxquelles le Christ et les apôtres font
référence dans le Nouveau Testament sont l'Ancien Testament. Les
Apôtres soutenaient que toute Écriture Sainte (qui était à ce
moment-là l'Ancien Testament
et qui a ensuite été complétée par les
Apôtres) devait être utilisée pour la doctrine, la réprimande,
la correction et la justice dans l’instruction, afin que l'homme
de Dieu soit parfait puisse être accompli, parfaitement préparé,
propre à toute bonne œuvre (2Tim. 3:16).
La Bible était en gothique depuis l’an 350 EC environ et les
Goths et Vandales unitariens n'étaient pas à Constantinople. À
cette époque, le Hexapla d'Origène avait également été traduit
en hébreu/araméen. La version syriaque (araméen occidental vers
l’an 170 donnant lieu à la version
Peshitto) était déjà ancienne. Le Syriaque Curetonien est du IIIe
siècle. Le Syriaque a prospéré jusqu'au VIIe siècle EC. Aux
VIIIe et IXe siècles, il a été dépassé par l'Arabe et au XIIIe
siècle, il avait disparu. L'araméen est de trois sortes :
Jérusalem, Samaritain et Galiléen, et il existe environ 44
exemples de mots araméens préservés dans ces trois formes dans
le grec du Nouveau Testament. L'Ancien Testament, bien sûr,
était disponible à la fois en grec (LXX) et en hébreu.
Notre liste et notre ordre des textes du Nouveau Testament en
anglais sont tirés de la liste de Jérôme de la Vulgate Latine.
Il utilise le terme
Testamentum à partir de sa révision vers l’an 382-405 EC, ce
qui est postérieur au Concile de Constantinople – donnant
peut-être naissance à Hippone en l’an 393 EC et à Carthage en
l’an 397 EC. La Vulgate n’est qu’une version du Vetus Itala
(vers le IIe siècle) qui a précédé de loin Carthage (voir la
Companion Bible,
ibid.).
Parmi les versions égyptiennes, le texte
Memphitique ou bas
égyptien, moins correctement appelé
Coptique, appartient
au IVe ou peut-être au Ve siècle, mais le texte
Thébaïque ou haut égyptien, appelé
Sahidique, est du IIIe siècle. La version arménienne est du Ve
siècle, mais l'Éthiopique est du IVe au VIIe siècle, et la
Georgienne est du VIe siècle.
En outre, toutes ces anciennes versions contenaient les douze
derniers versets de Marc (voir la version KJV) qui ont été
exclus
par la suite. Ce texte est examiné dans
le document
La Question des Langues (No. 109)).
La terminologie de Jérôme est peut-être
malencontreuse,
car certains des érudits latins de l'église ont préféré
instrumentum, qui était utilisé de manière similaire à notre
utilisation du mot dans un sens juridique. Tertullien (150-200
EC) en est un exemple (voir
Adv. Marc. 4:1. Dans
4:2, il l'utilise pour l’unique Évangile de Luc). Rufinus
utilise novus et vetus
instrumentum (Expos.
Symb. Apostol.), et Augustin utilise alors les deux mots
instrumentum et
testamentum à la suite
de Jérôme et ses auteurs précédents (City
of God 20:4). À partir de la Vulgate, le terme
Testament est passé
dans les Bibles anglaises et allemandes également. Le grec
diatheke signifie
Alliance et c'est le sens de l'Alliance de Dieu qui est employé
(voir le document
L'Alliance de Dieu (No. 152)).
La totalité de la Bible, qui constitue les livres de l'Alliance
de Dieu appelée la Bible,
est comprise comme formant la Parole de Dieu, étant composée des
paroles de Dieu (Jér. 15:16 ; Jean 17:8, 14, 17). Dieu a parlé
pour notre éducation et pour notre foi et non pour notre
questionnement ou notre critique qui cherche à nier la puissance
et l'autorité de Dieu. Sa parole, qu'Il a prononcée, sera notre
juge (Jean 12:48 ; Deut. 18:19-20 ; Héb. 4:12). Ce canon est
sacré. La Companion Bible, dans son Annexe 95 sur
Le Nouveau Testament et
l'Ordre de ses Livres, dit :
Des milliers d'infidèles croient et enseignent aujourd'hui
que le Concile de Nicée, tenu en l’an 325 EC, a séparé les
Écritures “fausses” des Écritures
authentiques, par un vote ou une ruse, lorsque les livres sacrés
ont été placés sous une table de communion, et qu'après la
prière, les livres inspirés ont sauté sur la table, tandis que
les livres faux sont restés en dessous.
Cette histoire a pour origine un certain
“Jean
Pappus”
et les infidèles commettent une grave erreur en l'identifiant
avec
“Papias” ou
“Pappius”, l’un des premiers Pères, appelé par Eusèbe
(iii 36) un
“Évêque”
de Hiérapolis qui a écrit vers l’an 115 après J.C. L'Encycl.
Brit., 11ème (Camb.) éd., vol. xx, p. 737,
suggère que sa période de vie s’étende de 60-135 après J.C.
Mais Jean Pappus, qui a donné naissance à l'histoire
ci-dessus, était un théologien allemand né en 1549. En 1601, il
a publié le texte d'un manuscrit grec anonyme. Ce MS ne peut pas
être antérieur à 870 après J.C., car il mentionne des événements
survenus en l’an 869. Or, le Concile de Nicée s’est tenu 544 ans
auparavant, et tous ses membres étaient morts et enterrés depuis
près de cinq siècles. Le Concile de Nicée n'a pas été convoqué
pour décider du Canon. On ne trouve rien concernant le Canon des
Écritures Saintes dans aucun de ses canons ou actes. Et, même
s’il en était autrement, les votes des Conciles ne pourraient
pas plus régler le Canon du Nouveau Testament qu'un Conseil
Municipal pourrait régler les lois d'une nation.
Le grand fait marquant est que :
“JÉHOVAH A PARLÉ”
et que la Bible dans l'ensemble prétend nous donner Ses
paroles ; ...
Le même
sentiment peut être exprimé à partir de l'influence que la
faction d'Athanasius a exercée depuis le Concile de Carthage.
L'Église Catholique ne pouvait pas déterminer les Saintes
Écritures. Ceci est fait par l'Esprit de Dieu. Les Conciles ne
peuvent que reconnaître ce qui était déjà un fait ancien (voir
aussi la Companion Bible,
l'Annexe 168 pour l'histoire).
L'Esprit Saint (voir le document
L'Esprit Saint (No. 117))
n'était pas décidé comme le troisième membre de la Trinité avant
Constantinople et même alors, ou jamais auparavant, il n'a été
défini comme la troisième personne de la Divinité, comme le
voulait peut-être Athanasius. C'est cependant l'Esprit qui détermine les
Saintes Écritures. La faction athanasienne, comme ses
prédécesseurs, les Modalistes et les Gnostiques antinomiens, a
tordu l'enseignement de Paul à sa propre destruction. Pierre a
inclus les écrits de Paul dans la catégorie des Écritures dans
sa condamnation des ignorants et instables qui cherchent à
tordre le sens des enseignements de Paul, qui, selon lui, sont
parfois difficiles à comprendre, pour leur propre destruction
(2Pierre 3:16). L'exemple classique de ceci était l’utilisation
abusive du terme les Œuvres de la Loi (ergon nomou) par
les Antinomiens à partir des écrits de Paul aux Galates et
Colossiens (voir le document
Les Textes des Œuvres de la Loi - ou MMT (No. 104)).
Dieu a parlé par l’intermédiaire de Ses serviteurs les prophètes
et ces paroles sont consignées dans la Loi et le Témoignage
appelés la Bible (voir Ésaïe 8:5, 11, 20 ; Marc 12:26 ; Luc 1:70
; Jean 9:29 ; Actes 4:31). Cette compréhension est un élément
essentiel de la foi. Depuis des siècles, des gens ont essayé
sans succès d'introduire la confusion et la contestation/dispute
dans l'harmonie des textes de la Bible. De tels gens semblent
nier le pouvoir de Dieu sur Sa Bible ou comprendre que Christ,
comme il a été prédit par les Saintes Écritures, est venu
accomplir l'oeuvre de Dieu et non sa propre œuvre ou sa propre
parole (Jean 4:34 ; 5:25-29, 30, 31-44).
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